Rosia Montana – un problème de sécurité nationale
Un mois s’est écoulé depuis le déclenchement de la vague des protestations à Bucarest, et dans d’autres villes du pays et de l’étranger contre le projet de loi ouvrant la voie à l’exploitation aurifère et argentifère de Rosia Montana. Les contestataires de ce projet controversé, en suspens depuis 15 ans, affirment que l’exploitation par cyanuration menace l’environnement et les vestiges historiques. Les supporters, dont notamment une partie des habitants de la commune, affirment, eux, que l’ouverture de la mine serait de nature à solutionner les graves problèmes économiques et sociaux de la zone.
România Internațional, 01.10.2013, 13:51
Par ailleurs, depuis plus de deux semaines, toutes les parties impliquées sont auditionnées par les Commissions parlementaires spécialisées. Entendu à la Commission pour le contrôle du Service roumain de renseignements, le chef de ce dernier, George Maior, affirme que Rosia Montana est un problème de sécurité nationale mais qu’il ne peut pas se prononcer sur l’opportunité de la mise en place du projet.
George Maior: « Par sa complexité et ses retombées majeures sur le plan aussi bien économique, que social, environnemental et de patrimoine, et sans toutefois ignorer certains échos y compris au niveau des relations internationales de la Roumanie, Rosia Montana, représente, du point de vue du Service Roumain de Renseignement, un problème de sécurité nationale. De janvier 1999 à septembre 2013, le Service a transmis plus de 500 notes aux autorités centrales et locales, légalement habilitées. Le Service roumain de Renseignement a étudié les actions censées influencer la prise de décision, ainsi que les tentatives de certaines structures extrémistes, éco-anarchistes, de détourner les protestations, d’ailleurs légitimes. »
Parallèlement, la Commission parlementaire spécialement créée pour examiner le projet de Rosia Montana, a poursuivi ses auditions. Le ministre pour des projets d’infrastructure et investissements étrangers, Dan Sova a expliqué que lorsqu’il avait élaboré la loi, le gouvernement avait pris en compte un nombre accru de bénéfices pour l’Etat roumain. Et d’ajouter qu’en l’absence de cette loi, l’investisseur canadien pourrait porter l’Etat roumain devant les instances internationales et obtenir le droit d’exploiter le gisement de Rosia Montana dans des conditions beaucoup plus défavorables à l’Etat roumain.
Dan Sova: « Il peut arriver que l’investisseur qui se voit refuser l’octroi du certificat vert ou d’autres certificats s’adresse à une instance arbitrale, tels le Tribunal arbitral de Vienne ou le Centre International d’Arbitrage de Washington et réclame que l’Etat roumain soit obligé de lui délivrer le certificat nécessaire à l’ouverture de l’exploitation ».
Présent aux auditions, le ministre de la Justice, Robert Cazanciuc a déclaré que le Ministère avait donné un avis favorable au projet de loi, vu qu’il ne violait aucune norme impérative…(trad. : Alexandra Pop)