Restructurations économiques
25 ans se sont écoulés depuis la fin du communisme mais l’Etat roumain n’a pas encore réussi à se débarrasser de toutes les compagnies de son portefeuille qui engloutissent toujours davantage d’argent des contribuables. Une bonne partie de ces compagnies, jadis florissantes et présentées par l’ancien régime comme de véritables exemples de développement économique, se sont transformées, brusquement ou dans le temps, en ce que les analystes appellent « trous noirs du budget de l’Etat ».
Florentin Căpitănescu, 08.05.2014, 13:30
25 ans se sont écoulés depuis la fin du communisme mais l’Etat roumain n’a pas encore réussi à se débarrasser de toutes les compagnies de son portefeuille qui engloutissent toujours davantage d’argent des contribuables. Une bonne partie de ces compagnies, jadis florissantes et présentées par l’ancien régime comme de véritables exemples de développement économique, se sont transformées, brusquement ou dans le temps, en ce que les analystes appellent « trous noirs du budget de l’Etat ».
Le management précaire, les directeurs nommés selon des critères politiques sans évaluer leurs habilités professionnelles, les sinécures omniprésentes ou les arrangements en matière d’acquisitions ne sont que quelques unes des méthodes signalées par les médias par lesquelles les compagnies d’Etat étaient siphonnées. Une pièce de ce puzzle des compagnies d’Etat, assez nombreuses, mises en cale sèche est , sans doute, la Poste Roumaine dont le budget est grevé par une dette de 200 millions de lei, quelques 45 millions d’euros.
D’ailleurs, suite aux insuffisances financières importantes, la Poste roumaine n’a pas pu être privatisée jusqu’à l’heure actuelle en dépit des tentatives des dernières années. Mécontents de la situation de leur compagnie, quelques milliers d’employés ont piqueté le siège central de la compagnie de Bucarest et de nombreux sièges des préfectures du pays. Ils demandent la démission du directeur général, des hausses salariales égales au taux de l’inflation et de meilleures conditions de travail.
La position des salariés est exprimée par le leader du syndicat des travailleurs de la Poste, Matei Bràtianu : « La Poste Roumaine, du point de vue des uniformes, des immeubles et de l’équipement IT est la plus misérable et sale société des postes de l’Union Européenne. Pour que les choses changent, notre plus importante revendication est la démission du directeur général et du directeur exécutif et, avant leur démission, l’annulation des contrats individuels de travail de ces directeurs exécutifs et des 30 salaires compensatoires qu’ils se sont octroyé de façon éhontée. »
De l’autre part, la direction de la Poste Roumaine affirme que le marché subit un déclin continu, ce qui a imposé la diminution des dépenses pour le personnel.
Le porte parole de la compagnie, Dan Dumitrescu, argumente : « Nous nous trouvions devant une situation absolument évidente de devoir rétablir l’équilibre et d’appliquer une réduction de personnel l’année dernière car nous ne pouvions pas nous permettre de payer un plus grand nombre de salariés que le nécessaire. A part ça, une série de mesures de ré-organisation du portefeuille de produits et de participation active sur la marché ont été nécessaires compte tenu du fait qu’à partir du 1-er janvier 2013 le marché est intégralement libéralisé et la Poste Roumaine est un concurrent sur pied d’égalité avec les opérateurs privés, ce qui a mené à l’amélioration des résultats de la compagnie. »
Les explication de la direction n’ont pas fait fléchir les salariés qui ont averti continuer leur protestations. (Trad. Costin Grigore)