Réouverture de l’enquête sur les prisons secrètes de la CIA
Le Parlement européen a pris cette décision, mercredi, suite aux nouvelles révélations faites par le Sénat américain sur l’utilisation de la torture par la CIA. Un rapport de la Chambre haute du Congrès de Washington, rendu public en décembre dernier, levait le voile sur de nouveaux faits qui viennent confirmer les accusations lancées contre plusieurs Etats membres de l’UE.
Mihai Pelin, 12.02.2015, 13:44
Le Parlement européen a pris cette décision, mercredi, suite aux nouvelles révélations faites par le Sénat américain sur l’utilisation de la torture par la CIA. Un rapport de la Chambre haute du Congrès de Washington, rendu public en décembre dernier, levait le voile sur de nouveaux faits qui viennent confirmer les accusations lancées contre plusieurs Etats membres de l’UE.
Les autorités de ces Etats, des fonctionnaires et des agents de leurs services de sécurité et de renseignement auraient été complices du programme de détention secrète imaginé par l’Agence centrale de renseignement ; cette collaboration se serait souvent appuyée sur des sommes d’argent substantielles offertes par la CIA, affirment les députées européens. Dans une résolution adoptée ce mercredi, les eurodéputés demandent à nouveau aux 28 d’enquêter sur les accusations de transferts illégaux de terroristes présumés et sur les prisons secrètes, ainsi que de poursuivre en justice les responsables.
Les Commissions des libertés civiles, des affaires étrangères et des droits humains sont chargées d’informer le PE des résultats de ces démarches. L’enquête implique l’envoi sur place d’une mission parlementaire qui collecte des informations et des preuves de pots-de-vin ou d’autres faits de corruption liés à la mise en œuvre du programme de la CIA dans des Etats de l’UE, dont la Lituanie, la Pologne et la Roumanie.
Dans le même temps, le PE avertit les Etats en question de ne pas bloquer les enquêtes parlementaires et judiciaires nationales, en abusant du secret d’Etat et de la classification injustifiée des documents. Les accusations d’utilisation de certains Etats de l’UE par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers ont déjà fait l’objet d’enquêtes menées par la commission spéciale du PE, créée en 2006. Depuis lors, les députés européens ont souvent exigé des enquêtes approfondies sur le sujet. En Roumanie, une enquête parlementaire a établi, en 2008, qu’il n’y avait pas eu de centre de détention de la CIA sur le territoire national.
En octobre 2013, le PE adoptait une résolution exhortant les autorités de Bucarest à démarrer rapidement une enquête “indépendante, détaillée et efficace” sur l’implication de la Roumanie dans le programme des prisons américaines. Le premier ministre roumain Victor Ponta déclarait à l’époque que les autorités de Bucarest allaient étudier le texte de la résolution et feraient ce qu’il convient de faire au plan européen ou international. (trad.Ileana Taroi)