Réorganisation de la scène politique
Le gouvernement de gauche formé par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates, va opérer des changements au ministère de l’Intérieur et à celui des Affaires étrangères, a décidé lundi la direction des sociaux-démocrates.
Ştefan Stoica, 16.07.2019, 13:05
Le gouvernement de gauche formé par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates, va opérer des changements au ministère de l’Intérieur et à celui des Affaires étrangères, a décidé lundi la direction des sociaux-démocrates.
C’est le sénateur social-démocrate Nicolae Moga qui prendra les rênes du ministère de l’Intérieur, en remplacement de Carmen Dan. Cette dernière, fidèle collaboratrice de Liviu Dragnea, ancien leader des sociaux-démocrates, qui purge actuellement une peine de prison ferme pour corruption, avait démissionné avant que son départ ne soit décidé. Elle a pourtant reproché au parti d’avoir cédé aux pressions du président du pays, Klaus Iohannis. Quant au fauteuil des Affaires étrangères, il devrait revenir à Ramona Mănescu, représentante de l’Alliance des libéraux et des démocrates, qui succédera à Teodor Meleşcanu.
Carmen Dan et Teodor Meleşcanu ont été vivement critiqués par le président pour la manière dont ils avaient géré le scrutin européen de mai dernier. Meleşcanu est tenu responsable des longues files d’attente qui se sont formées devant les bureaux de vote à l’étranger, ce qui a empêché de voter bien des Roumains de la diaspora. Quant à Carmen Dan, on lui impute aussi l’intervention disproportionnée des gendarmes lors de la manifestation antigouvernementale d’août 2018. La première ministre Viorica Dăncilă a expliqué que les deux avaient perdu le soutien politique suite à la perception publique défavorable.
Enfin, le nouveau secrétaire général du PSD, Mihai Fifor, a été proposé pour le poste de vice-premier ministre en charge des partenariats stratégiques. Une autre décision de la direction des sociaux-démocrates, au possible impact sur le paysage politique préélectoral, est celle d’avoir son propre candidat à la présidentielle de novembre prochain. Le PSD souhaite que ce candidat soit soutenu par l’Alliance des libéraux et des démocrates et par PRO România, formation dissidente fondée par l’ancien premier ministre et chef de file des sociaux-démocrates, Victor Ponta. L’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), dont les aspirations semblent avoir été trahies, déclare soutenir la candidature de son propre leader, Călin Popescu-Tăriceanu, que même certains sociaux-démocrates perçoivent comme un candidat commun redoutable dans la course à la fonction suprême. Le nom du candidat du PSD sera connu la semaine prochaine.
Même si les commentateurs reconnaissent le fait qu’un grand parti se doit d’être représenté à la présidentielle par son propre candidat, ils voient mal qui pourrait avoir des chances réelles de l’emporter sur le grand favori de la course, à savoir le président en exercice, Klaus Iohannis. Pour les membres du Parti national libéral (PNL), les choses sont claires et nettes: ils continueront de parier sur Iohannis. Une des bizarreries de la politique roumaine ce serait que le principal rival de Iohannis émerge non pas de la gauche, mais de la droite.
Le Congrès de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), parti parlementaire d’opposition, a désigné Dan Barna, son leader, candidat à la présidentielle. Quand le Parti de la liberté, de lunité et de la solidarité (PLUS), aura décidé son candidat, qui sera très probablement son leader et ancien premier ministre technocrate Dacian Cioloş, les deux formations politiques, dont l’alliance lors des élections européennes s’est avérée être un succès, devront établir un candidat commun. L’Union Sauvez la Roumanie et le Parti de la liberté, de lunité et de la solidarité souhaitent se présenter aux élections présidentielles avec un tandem président-premier ministre. (Trad. Mariana Tudose)