Renaissance d’un symbole?
Créé en 1921, l’Institut national de recherche et de développement en microbiologie et immunologie Cantacuzino de Bucarest est impliqué dans le domaine de la santé publique, par son activité de recherche et de développement ainsi que par ses produits et services. Avant 1990, l’Institut « Catacuzino » avait un carnet de commandes bien rempli au chapitre « production de vaccins ». Depuis la chute du communisme, le manque de financement, le mauvais management et le mépris des normes de l’Organisation mondiale de la santé ont entraîné l’arrêt successif des lignes de production des vaccins.
Corina Cristea, 29.08.2017, 13:36
Créé en 1921, l’Institut national de recherche et de développement en microbiologie et immunologie Cantacuzino de Bucarest est impliqué dans le domaine de la santé publique, par son activité de recherche et de développement ainsi que par ses produits et services. Avant 1990, l’Institut « Catacuzino » avait un carnet de commandes bien rempli au chapitre « production de vaccins ». Depuis la chute du communisme, le manque de financement, le mauvais management et le mépris des normes de l’Organisation mondiale de la santé ont entraîné l’arrêt successif des lignes de production des vaccins.
Un des meilleurs instituts de recherche d’Europe est ainsi entré en déclin, lentement mais surement. Les millions de doses de différents vaccins, fabriquées chaque année, n’étaient plus que quelques centaines de milliers de doses de vaccin antigrippal après 2010. Quatre ans plus tard, en 2014, la situation est devenue critique, à cause de l’immense scandale déclenché par l’interdiction de vente dudit vaccin, décidée par l’Agence nationale du médicament, suite à des tests ayant indiqué une teneur en endotoxines trop élevée ; cela aurait pu produire des réactions secondaires, telles la fièvre ou le choc anaphylactique. « L’Institut « Catacuzino » a trois domaines d’activité : la production de vaccins et d’autres produits biologiques, la production de milieux de culture cellulaire et la production de réactifs.
Actuellement, seule la partie « recherche » est active et fonctionne sur la base de subventions. « Côté production, celle des milieux de culture cellulaire continue, ainsi que celle d’un supplément alimentaire végétal appelé SOD», précisait Alexandru Rafila, président de la Société roumaine de microbiologie. Fin 2014, les autorités roumaines décidaient de transférer l’Institut « Catacuzino » du ministère de la santé à celui de l’éducation.
Un mémorandum de réorganisation stipulait l’effacement des dettes envers le Fisc, à cela s’ajoutant l’argent reçu lors d’un collectif budgétaire pour que l’Institut paye ses dettes envers l’Etat, les salaires des personnels et les frais de fonctionnement jusqu’à la fin de l’année 2015. Une année plus tard, en 2016, un autre gouvernement avec une autre approche – l’Institut « Catacuzino » retourne au ministère de la santé, tandis qu’à présent, le premier ministre Mihai Tudose annonce la décision de le transformer en unité militaire, gérée par le ministère de la défense. C’est un institut avec un rôle stratégique pour l’indépendance de la Roumanie en matière de production de vaccins, explique le chef du gouvernement. Et lui d’ajouter que c’est aussi une marque roumaine qui existe depuis près d’un siècle et qui a réalisé de nombreuses performances. (Trad. Ileana Taroi)