Relâchement après la vaccination
Bogdan Matei, 23.04.2021, 12:44
Institué
en mai 2020, après deux mois d’état d’urgence, l’état d’alerte a
été prolongé tous les mois en Roumanie et personne ne peut prévoir
quand il sera levé. L’épidémie de Covid-19 a été une véritable
radiographie des défaillances du système, qui existaient depuis
plusieurs décennies. Elle n’a épargné personne et a touché
l’économie tout comme la société roumaine dans son ensemble.
Et à
tout cela sont venues s’ajouter les restrictions imposées dans la
tentative d’endiguer la propagation du virus : à commencer par
le port du masque et la distanciation physique et jusqu’à la
suspension des libertés de circuler et de se réunir. Or, les
autorités ne cessent de le répéter, le retour à la normale,
éventuellement à partir du 1er
juin, ne pourrait jamais se faire sans vaccination. Le premier
ministre roumain Florin Cîtu affirme que cette date constitue un
repère important dans la lutte contre la pandémie, et qui dépend
de l’immunisation d’au moins un tiers de la population. Florin Cîtu : « Le
1er
juin, ce ne sera pas un retour total à la normalité, mais un
premier pas, un pas important pourtant. Toutefois, j’ai affirmé
qu’un retour à la normale serait possible uniquement si 35 % de la
population se fait vacciner. Cela ne dépend que de nous. Je sais que
je me répète, mais seule une campagne de vaccination à succès
peut apporter la normalité en Roumanie. »
Le
chef du gouvernement roumain a également ajouté que le port du
masque ne serait plus obligatoire si au moins 10 millions de
personnes se font vacciner, c’est-à-dire la moitié de l’ensemble
de la population. Or, selon une étude réalisée par un des
opérateurs les plus importants de la sphère des services médicaux,
la compagnie MedLife, le taux de vaccination jusqu’à la fin 2021
serait de 27 à 31 % du total, soit seulement 5 millions de
personnes. 10 à 13 % de la population aurait l’intention ferme de se
faire vacciner, et seulement un tiers des Roumains croient que la
vaccination serait efficace. La situation est un peu meilleure dans
les villes, où entre 33 et 38 % du total des personnes âgées d’au
moins 16 ans se feront vacciner avant la fin de l’année. En
revanche, en milieu rural, le taux de vaccination estimé avant le
mois de décembre varie de 19 à 23 % du total.
Les hommes, les
personnes de plus de 50 ans ainsi que celles qui ont fait des formes
moyennes ou sévères de la maladie sont les catégories les plus
ouvertes à l’idée de vaccination. Ce qui plus est, le taux
d’acceptation du vaccin augmente conformément au niveau d’éducation
des gens. La crainte des effets secondaires générés par le vaccin
immédiatement ou à long terme, la méfiance des autorités et du
système sanitaire comptent parmi les principales raisons du refus.
C’est pourquoi, selon l’étude réalisée par MedLife, il faut
impliquer dans la campagne d’immunisation plusieurs pôles de
confiance dans la société, tels l’Eglise, l’Armée et les
organisations civiques, pour faire baisser la crainte face à la
vaccination. (trad. Alex Diaconescu)