Réactions vis-à-vis de l’annexion de la Crimée par la Russie
A Bucarest, surtout pendant 2014, année électorale marquée par des élections pour le Parlement européen en mai et par les présidentielles en novembre, il est bien rare de trouver des thèmes réunissant le consensus de la classe politique. Les événements d’Ukraine sont un tel sujet vis-à-vis duquel les institutions, les partis et les leaders politiques roumains ont réagi à l’unisson : avec consternation et inquiétude. Une attitude alimentée, d’une part, par la stupéfaction de voir que, au XXI-ème siècle, on voit réapparaître des pratiques consacrées par l’époque stalinienne et, d’autre part, par les traumas historiques de la Roumanie elle même qui, en 1940 a été obligée, à la suite d’un ultimatum, de céder à l’URSS ses territoires orientaux.
Bogdan Matei, 19.03.2014, 14:47
A Bucarest, surtout pendant 2014, année électorale marquée par des élections pour le Parlement européen en mai et par les présidentielles en novembre, il est bien rare de trouver des thèmes réunissant le consensus de la classe politique. Les événements d’Ukraine sont un tel sujet vis-à-vis duquel les institutions, les partis et les leaders politiques roumains ont réagi à l’unisson : avec consternation et inquiétude. Une attitude alimentée, d’une part, par la stupéfaction de voir que, au XXI-ème siècle, on voit réapparaître des pratiques consacrées par l’époque stalinienne et, d’autre part, par les traumas historiques de la Roumanie elle même qui, en 1940 a été obligée, à la suite d’un ultimatum, de céder à l’URSS ses territoires orientaux.
L’annexion de la région sécessionniste russophone de Crimée par Moscou est qualifiée par le Ministère roumain des Affaires Etrangères comme acte illégitime contrevenant aux principes fondamentaux du droit international et violant l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. On annule, ainsi, des dizaines d’années de dialogue et de coopération vouées à forger une Europe unie sans lignes de division — soutient Ministère roumain des Affaires Etrangères. La diplomatie de Bucarest exprime « son total désaccord » vis-à-vis des actions de la Fédération Russe dont elle avertit pouvoir engendrer des effets déstabilisateurs dans toute la région et l’isolement international de Moscou côté politique, économique et militaire. En conclusion, le communiqué du Ministère roumain des Affaires Etrangères dit que la Roumanie ne reconnaît l’acte d’annexion de la République Autonome de Crimée, partie intégrante de l’Etat ukrainien. Le président roumain Traian Bàsescu estime que l’annexion de la péninsule du sud de l’Ukraine est une preuve que la Russie de Vladimir Poutine essaye de refaire l’ex-Union Soviétique.
L’inquiétude est partagée par le premier ministre Victor Ponta qui estime, lui, que les institutions internationales doivent réagir résolument car, au cas contraire, il est possible que la Russie continue sa politique d’annexions. Le président du Parti National Libéral d’opposition affirme que l’annexion d’une partie du territoire de l’Ukraine contrevient au droit international et que l’ainsi dit référendum qui l’a précédé était illégal. « Nous nous trouvons devant une tension majeure dans la relation entre la Fédération Russe et la zone euro-atlantique » – a encore dit le leader libéral.
Pour sa part, le premier vice-président du Parti Démocrate Libéral Càtàlin Predoiu soutient que la Roumanie doit exprimer fermement son soutien à l’égard des normes de droit international et coordonner ses actions avec les alliés de l’UE et de l’OTAN qui ont condamné à l’unisson l’annexion de la Crimée. Dans le contexte, presque tous les politiciens de Bucarest plaident en faveur de l’accélération des procédures d’intégrations dans l’UE de la République de Moldova (majoritairement roumanophone, enclave entre la Roumanie et l’Ukraine ) minée, à son tour, par des foyers de séparatisme pro-russe : Transdniestrie (dans l’ouest) et Gagausie (dans le sud). (trad. Costin Grigore)