Réactions intérnationales à la situation en Roumanie
Des manifestations sans précédent depuis un quart de siècle ont eu lieu dans plusieurs villes de Roumanie, contre la décision du gouvernement de gauche du premier ministre Sorin Grindeanu de modifier les Codes pénal et de procédure pénale par des décrets d’urgence. A Bucarest, des dizaines de milliers de personnes ont protesté pacifiquement sur la grande place, devant le siège de l’Exécutif, mais des échauffourées ont éclaté, tard le soir, entre les forces de l’ordre et des groupes de casseurs infiltrés parmi les manifestants. Ceux-ci ont lancé des pétards et des fumigènes en direction des gendarmes et ont incendié un panneau publicitaire. La réaction internationale n’a pas tardé.
Mihai Pelin, 02.02.2017, 13:42
Des manifestations sans précédent depuis un quart de siècle ont eu lieu dans plusieurs villes de Roumanie, contre la décision du gouvernement de gauche du premier ministre Sorin Grindeanu de modifier les Codes pénal et de procédure pénale par des décrets d’urgence. A Bucarest, des dizaines de milliers de personnes ont protesté pacifiquement sur la grande place, devant le siège de l’Exécutif, mais des échauffourées ont éclaté, tard le soir, entre les forces de l’ordre et des groupes de casseurs infiltrés parmi les manifestants. Ceux-ci ont lancé des pétards et des fumigènes en direction des gendarmes et ont incendié un panneau publicitaire. La réaction internationale n’a pas tardé.
Les ambassades de France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Canada et des Etats Unis ont exprimé leur inquiétude et précisé que les actions du gouvernement roumain risquaient d’avoir des effets négatifs graves les partenariats avec la Roumanie, assis sur les valeurs communes spécifiques de l’UE et de l’OTAN. Les six représentations diplomatiques considèrent, dans un communiqué commun, que les modifications adoptées par le Cabinet de Bucarest minent les progrès de l’Etat de droit et de la lutte anticorruption, ainsi que la position de la Roumanie au sein de la communauté internationale. Les ambassades affirment que la modification des lois et des procédures est nécessaire de temps en temps, mais uniquement à travers un processus ample et crédible de consultation de tous les acteurs impliqués.
La Chambre de commerce américaine en Roumanie a fait, elle aussi, part de sa profonde déception et précisé que les actes normatifs adoptés minaient l’Etat de droit et violait les principes fondamentaux de la transparence, de la stabilité et de la prévisibilité, éloignant la Roumanie des valeurs et des normes européennes. A leur tour, le président et le vice-président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker et Frans Timmermans, se sont dit inquiets des dernières évolutions en Roumanie. Les responsables communautaires rappellent le fait que l’élimination du Mécanisme de coopération et de vérification dépend de l’aspect irréversible des progrès enregistrés par la lutte anticorruption.
Les mesures qui mettent à mal ces progrès ont pour effet de fragiliser ou de restreindre le domaine d’application de la corruption entant que délit, avec un impact sur les prochaines évaluations, avertissent-ils. Le premier ministre roumain Sorin Grindeanu en a répondu dans une lettre envoyée à Bruxelles, où il réaffirme que la lutte contre la corruption reste une priorité de son gouvernement. Dans son opinion, la thématique de la grâce se réfère à une décision pilote au sujet de la surpopulation carcérale, qui pourrait faire pénaliser lourdement la Roumanie par la Cour européenne des droits de l’homme.
Le premier ministre ajoute que l’adoption du décret d’urgence de modification du Code pénal a respecté la Constitution, dans une démarche de mettre la loi pénale en accord avec les décisions de la Cour constitutionnelle.