Réactions aux documents européens concernant la Roumanie
Le vote, mardi, de la résolution du Parlement européen et la présentation par l’Exécutif communautaire du rapport sur les progrès enregistrés par la Romanie dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification, deux documents tout aussi sévères à l’égard de la prestation du cabinet de Bucarest ont nourri les polémiques, déjà très vives, au sein de la classe politique roumaine. Les évaluations européennes sont de très mauvaises notes accordées au pouvoir en place, a affirmé le président Klaus Iohannis, qui ne cesse de le critiquer lui-même: Ces multiples changements et intentions de modifier les lois de la justice et les Codes pénaux, ont attiré l’attention de manière négative. Ces choses-là nous rendent de mauvais services. Il est évident que les deux documents nous transmettent le message que la Roumanie a pratiquement fait machine arrière et qu’elle se retrouve là où elle était il y a 11 ans, avant l’adhésion à l’UE.”
Bogdan Matei, 14.11.2018, 13:25
Le vote, mardi, de la résolution du Parlement européen et la présentation par l’Exécutif communautaire du rapport sur les progrès enregistrés par la Romanie dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification, deux documents tout aussi sévères à l’égard de la prestation du cabinet de Bucarest ont nourri les polémiques, déjà très vives, au sein de la classe politique roumaine. Les évaluations européennes sont de très mauvaises notes accordées au pouvoir en place, a affirmé le président Klaus Iohannis, qui ne cesse de le critiquer lui-même: Ces multiples changements et intentions de modifier les lois de la justice et les Codes pénaux, ont attiré l’attention de manière négative. Ces choses-là nous rendent de mauvais services. Il est évident que les deux documents nous transmettent le message que la Roumanie a pratiquement fait machine arrière et qu’elle se retrouve là où elle était il y a 11 ans, avant l’adhésion à l’UE.”
Mise au pied du mur, la première ministre sociale-démocrate, Viorica Dăncilă, déclare que la Roumanie ne devrait pas être jugée d’après les documents élaborés ailleurs et promet que son équipe va rétorquer. Viorica Dăncilă: Je voudrais bien que l’on ne jauge pas la Romanie à partir de certaines critiques ou résolutions plus ou moins réelles, d’affirmations véhiculées à droite et à gauche. Nous allons donner une réponse à tout cela.”
Liviu Dragnea, chef de file des sociaux-démocrates et homme fort de la coalition au pouvoir, formée par le PSD et l’Alliance des démocrates et des libéraux (ALDE), trouve qu’au delà des résolutions et des rapports sur le Mécanisme de coopération et de vérification, il y a d’autres thèmes encore plus importants pour la Roumanie, tels la santé ou l’éducation. A son tour, le leader de l’ALDE, Călin Popescu-Tăriceanu, estime que le rapport MCV n’est pas objectif et accuse la Commission européenne de l’avoir politisé. Călin Popescu-Tăriceanu: La Commission entre dans une zone politique injustifiée, vu que le rapport est un instrument technique avant tout. D’ailleurs j’ai vu, ces derniers temps, toute une série d’approches politiques. Or, à mon avis, elles mettent en question la façon dont la Commission européenne travaille avec les Etats membres. Je ne crois pas que la Commission puisse mettre en question les options des Etats membres relatives à certains domaines qui ne rentrent pas dans ce que l’on pourrait appeler la logique de subsidiarité.”
Pour sa part, le président du Parti national libéral, première voix de l’opposition, Ludovic Orban, accuse le pouvoir de pousser la Roumanie vers la périphérie du continent. Un point de vue que partage le président de l’Union Sauvez la Roumanie, Dan Barna: Ce gouvernement a réussi à pousser la Roumanie à la périphérie de l’Europe. A présent, nous nous trouvons, de toute évidence, derrière la Bulgarie aussi et le pas suivant nous emmènera hors de l’Europe. Ce gouvernement doit partir. Nous demandons la démission de ce cabinet. Liviu Dragnea et le PSD traînent la Roumanie hors de l’Europe. Il n’est plus question de nous retrouver dans une zone périphérique, nous nous situons même après la Bulgarie et derrière nous il n’y a plus personne”.
Enfin, le président du Parti Mouvement populaire, Eugen Tomac, affirme que le gouvernement de Bucarest, a non seulement été à contretemps par rapport à Bruxelles, mais il se voit maintenant infliger un carton rouge. (Trad. Mariana Tudose)