Réactions après l’engagement de la responsabilité politique du gouvernement
Face à des contraintes de temps et à une situation fragile au Parlement, le cabinet minoritaire libéral de Bucarest a préféré la méthode de l’engagement de la responsabilité politique sur des projets de lois visant la majoration de l’ancienneté nécessaire à l’entrée dans la magistrature, le transport public routier et les plafonds budgétaires pour l’année prochaine. C’est la solution la plus saine pour légiférer en ce moment, a expliqué la vice-présidente libérale du Sénat, Alina Gorghiu. Selon elle, le gouvernement du premier ministre Ludovic Orban pose son mandat sur la table des élus nationaux et l’enjeu est immense : faire en sorte que la Roumanie arrive à bon port.
Florin Orban, 13.12.2019, 13:36
Face à des contraintes de temps et à une situation fragile au Parlement, le cabinet minoritaire libéral de Bucarest a préféré la méthode de l’engagement de la responsabilité politique sur des projets de lois visant la majoration de l’ancienneté nécessaire à l’entrée dans la magistrature, le transport public routier et les plafonds budgétaires pour l’année prochaine. C’est la solution la plus saine pour légiférer en ce moment, a expliqué la vice-présidente libérale du Sénat, Alina Gorghiu. Selon elle, le gouvernement du premier ministre Ludovic Orban pose son mandat sur la table des élus nationaux et l’enjeu est immense : faire en sorte que la Roumanie arrive à bon port.
Si le Parti du Mouvement populaire juge l’action du cabinet correcte et légale, l’Union démocrate magyare de Roumanie avertit qu’une telle procédure dans le cas de la loi du budget public pour 2020 pourrait constituer un dérapage sérieux, tandis que l’Alliance des libéraux et des démocrates espère que l’exécutif n’utilisera plus cette solution à l’avenir. L’Union Sauvez la Roumanie affirme également que la loi du budget d’Etat doit être adoptée par le Parlement, sans passer par l’engagement de la responsabilité politique. Enfin, pour Pro România, en engageant sa responsabilité sur les trois projets de lois, le gouvernement ne fait que tester la majorité parlementaire.
Le premier ministre, Ludovic Orban, à mis à profit sa présence au Parlement et les échanges d’opinions au sujet du budget pour attirer l’attention des élus nationaux sur la situation financière extrêmement difficile dans laquelle se retrouve le pays. Il a appelé à faire preuve d’esprit de modération, affirmant que le budget de l’année prochaine ne pouvait plus supporter des dépenses supplémentaires. Ludovic Orban : « Le budget de la Roumanie pour l’année 2020 ne supporte aucune nouvelle dépense. Tout fardeau supplémentaire ne fera qu’augmenter le déficit et même arrêter net des dépenses vitales au développement de la Roumanie. », a mis en garde Ludovic Orban. Le cabinet se propose un déficit budgétaire de 3,6% du PIB pour l’année 2020, et de 3,34% pour 2021.
L’engagement de la responsabilité politique ne vient pas sans risques : une motion de censure contre le gouvernement pourrait être initiée. Le président par intérim du PSD et chef de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, a déclaré que les sociaux-démocrates n’envisageaient pas une telle perspective. Et pourtant, deux des lois adoptées par l’engagement de la responsabilité gouvernementale n’entreront pas en vigueur. Il s’git du projet de loi qui remet à plus tard la majoration de l’ancienneté nécessaire à l’entrée dans la magistrature et de l’initiative relative au transport scolaire. Marcel Ciolacu: « Le Parti social-démocrate a décidé de déposer une contestation à la Cour constitutionnelle, parce qu’à notre avis, engager la responsabilité politique du gouvernement sur un projet qui fait déjà l’objet du débat parlementaire implique un conflit juridique évident. », a déclaré Marcel Ciolacu.
Le premier ministre Ludovic Orban a déclaré que l’adoption des lois concernant la Justice était absolument nécessaire au bon fonctionnement du système judiciaire. Pour ce qui est du deuxième projet contesté par le PSD, le premier ministre a affirmé que l’abrogation de l’acte normatif visant le transport s’imposait vu qu’il vise directement des catégories vulnérables de la population, parmi lesquels les enfants qui ne bénéficient plus du décompte de la navette scolaire. (Trad. : Alexandru Diaconescu)