Réactions à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen
Les réactions après l’adhésion partielle de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen, limitée aux aéroports et aux ports maritimes n’ont pas tardé.
Roxana Vasile, 01.04.2024, 12:09
Après 13 ans d’attente, la Roumanie et la Bulgarie font partie de l’espace Schengen depuis la nuit de dimanche à lundi. Et pourtant, pour l’instant, l’intégration vise uniquement les frontières aériennes et maritimes. Dans les 17 aéroports internationaux, ainsi que dans les 4 ports roumains sur la mer Noire, les voyageurs qui arrivent ou partent dans un pays de la zone de libre circulation ne seront plus soumis à des contrôles d’identité. Et pourtant la police peut toujours procéder à des contrôles aléatoires.
Le secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, Bogdan Despescu
« Ces contrôles visent à arrêter les personnes qui possèdent de faux documents de voyage, celles qui font l’objet d’interdictions de quitter le pays, de détecter les personnes poursuivies (par les autorités note de la rédaction), de faire respecter les règles sur l’accompagnement des mineurs, de lutter contre la migration et la traite des êtres humains »
La position des Etats membres de l’espace Schengen
Les routes terrestres de la Roumanie et de la Bulgarie restent à l’heure où l’on parle à l’extérieur de l’espace Schengen en raison du veto de l’Autriche issu notamment de calculs électoraux internes. Depuis Bruxelles, la Commission européenne a assuré qu’elle mettrait tout en œuvre pour qu’une décision favorable concernant l’adhésion complète soit prise cette année. Aux critiques de Vienne, qui invoquait le problème de l’immigration clandestine, la Commission répond que tant la Roumanie que la Bulgarie ont fait preuve d’un engagement soutenu pour protéger d’une manière adéquate les frontières extérieures de l’Union et ont joué un rôle constant et important dans la sécurité intérieure de l’Union.
« La Roumanie, la Bulgarie, soyez les bienvenues dans l’espace Schengen ! (…) Continuons de nous rapprocher, pour une Europe unie, sûre et plus sécurisée » – a déclaré sur le réseau X la présidente du Parlement européen Roberta Metsola.
Réactions depuis la Roumanie
En Roumanie tant les responsables politiques que les citoyens ont accueilli chaleureusement l’entrée, même si partielle, dans la zone de libre circulation européenne
« Nous avons un plan gouvernemental clair et fermement assumé pour une adhésion complète à l’espace Schengen d’ici la fin de l’année » – a déclaré le premier ministre Marcel Ciolacu.
Des changements aux institutions diplomatiques roumaines
Le processus d’adhésion de la Roumanie avec ses frontières terrestres est irréversible, mais cette décision dépend aussi des développements et des situations politiques étrangères qui n’appartiennent pas à la sphère d’intervention diplomatique de la Roumanie – a déclaré le ministre de l’intérieur Cătălin Predoiu.
La ministre des Affaires étrangères Luminiţa Odobescu a quant à elle précisé ce 31 mars :
« A partir d’aujourd’hui les missions diplomatiques et consulaires de Roumanie délivrent des visas uniformes de court séjour– soit des visas Schengen. Ceux-ci permettront aux citoyens des pays tiers de voyager directement depuis la Roumanie sans faire des démarches supplémentaires vers des destinations touristiques ou d’affaires, vers les autres Etats de l’espace Schengen. »
A l’aéroport Otopeni de Bucarest, les premiers vols en provenance de l’espace Schengen ont été ceux de Paris, Vienne, Hambourg, Rome, Zurich, Munich, Amsterdam et Genève. Les voyageurs étaient heureux de ne pas devoir attendre des dizaines de minutes dans la file d’attente qui se formait au contrôle des documents d’identité.