Rapport annuel de la BNR
La Commission européenne a révisé à la hausse, à 4%, ses estimations sur l’avancée de l’économie roumaine cette année, dans le contexte où, en mai dernier, elle indiquait une croissance du PIB de 3,3%. Néanmoins, il existe toujours un immense écart entre les prévisions de la Commission et celles de Bucarest, qui a construit son budget sur une croissance économique de 5,5%. Selon les plus récentes prévisions de l’Exécutif de Bucarest, le progrès de l’économie roumaine ralentira jusqu’à 3,7% l’année prochaine. Le principal moteur de l’économie nationale reste la consommation privée, favorisée par les majorations salariales. Les investissements sont à la hausse aussi, notamment en raison du fait que le BTP se porte mieux qu’avant, car stimulé par les nouvelles mesures fiscales.
Ştefan Stoica, 11.07.2019, 12:48
La Commission européenne a révisé à la hausse, à 4%, ses estimations sur l’avancée de l’économie roumaine cette année, dans le contexte où, en mai dernier, elle indiquait une croissance du PIB de 3,3%. Néanmoins, il existe toujours un immense écart entre les prévisions de la Commission et celles de Bucarest, qui a construit son budget sur une croissance économique de 5,5%. Selon les plus récentes prévisions de l’Exécutif de Bucarest, le progrès de l’économie roumaine ralentira jusqu’à 3,7% l’année prochaine. Le principal moteur de l’économie nationale reste la consommation privée, favorisée par les majorations salariales. Les investissements sont à la hausse aussi, notamment en raison du fait que le BTP se porte mieux qu’avant, car stimulé par les nouvelles mesures fiscales.
Pour ce qui est de l’inflation en Roumanie, la Commission européenne table sur un taux de 4,2% cette année et de 3,7% en 2020. Le gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isarescu, le confirme : la Roumanie a une croissance économique robuste, mais fondée toujours sur la consommation. En fait, ce progrès est soutenu toujours moins par les investissements, alors que les exportations nettes ont eu une contribution négative beaucoup plus importante en 2018 qu’en 2017, a averti M Isarescu en présentant le rapport annuel de la Banque nationale de Roumanie.
Mugur Isaresscu : « Nous avons une croissance économique, ou une absorption interne pour être plus exact, qui dépasse les capacités de l’économie. La consommation a été stimulée plus que les capacités de l’économie et une partie de cette hausse de la demande, favorisée par les majorations salariales, n’a pas pu être couverte par la production interne, il a fallu donc compenser par les importations. Le budget consolidé est resté en dessous des 3%, mais à chaque fois il a approché cette limite et ce depuis 2016 ; 2015 était en fait la dernière année où nous avons atteint notre objectif de déficit structurel. Par conséquent, les dépenses budgétaires, salariales et celles destinées aux investissements se dirigent dans des directions opposées. »
Par ailleurs, Mugur Isarescu s’est dit content de la volatilité faible de la monnaie nationale, et du niveau de la dette publique. Elle est restée à 35% du PIB, soit une des plus basses de l’UE.
Le gouverneur de la BNR ajoute : « Malgré les prévisions négativistes, la dette n’a pas augmenté pour ce qui est de son poids dans le cadre du PIB. C’est vrai que la croissance rapide du PIB y a contribué aussi. Nous avons une dette publique de 35% du PIB, nous sommes donc un des pays ayant la moindre dette publique de l’UE et il est souhaitable que cela reste ainsi. »
Les agences de notation confirment cet état de choses, ce qui facilite les grands crédits sur les marchés internationaux à des coûts relativement bas, constate aussi la BNR. Le problème c’est la manière dont on se sert de cet argent et la croissance du déficit. Pour ce qui est de l’inflation, après une croissance dans la première moitié de l’année dernière, le taux annuel d’inflation a atteint le même niveau de décembre 2017 à la fin de 2018, a encore précisé le gouverneur de la Banque Centrale. Notons pour terminer, que cela fait presque 3 décennies que Mugur Isarescu se trouve à la tête de l’institution; récemment il a été reconfirmé dans cette fonction. A son avis, la Roumanie a une banque centrale crédible, solide au niveau international et fière de bons résultats financiers. (Trad. Valentina Beleavski)