Radiographie sociologique d’été
Située entre le scrutin présidentiel de l’automne dernier et les législatives de l’année prochaine, 2015 n’est pas une année électorale en Roumanie. C’est pourquoi, les sondages sur la confiance faite aux politiciens de haut rang ou les préférences pour les différents partis politiques n’ont pas de pertinence pour le verdict des urnes. Les chiffres sont pourtant éloquents pour ce qui est de l’état d’esprit des électeurs.
Bogdan Matei, 24.08.2015, 14:02
Située entre le scrutin présidentiel de l’automne dernier et les législatives de l’année prochaine, 2015 n’est pas une année électorale en Roumanie. C’est pourquoi, les sondages sur la confiance faite aux politiciens de haut rang ou les préférences pour les différents partis politiques n’ont pas de pertinence pour le verdict des urnes. Les chiffres sont pourtant éloquents pour ce qui est de l’état d’esprit des électeurs.
Huit mois après son élection, le président Klaus Iohannis continue d’être la personnalité politique à laquelle les Roumains — à savoir près de 60% d’entre eux — font le plus confiance. C’est une bonne nouvelle pour lui. La mauvaise nouvelle c’est que, depuis le début de son mandat, en décembre 2014, lorsqu’il bénéficiait d’un taux de confiance de 78%, le chef de l’Etat en a perdu 19%.
De l’avis des sociologues, l’érosion de sa popularité est rapide et les analystes politiques estiment qu’elle reflète la déception des électeurs. Après 10 ans durant lesquels l’esprit hyper-actif et conflictuel de l’ancien président a fatigué et ennuyé nombre de personnes, les Roumains « ont souhaité avoir un président équilibré » – affirment les commentateurs — mais pas un président qui « ne descend pas aux choses terrestres ». Klaus Iohannis n’a pas prouvé vouloir diriger ce pays qui lui avait été confié et semble se contenter dinterviews commodes, organisées à l’avance par ses conseillers, et de ses visites mensuelles dans les capitales européennes — affirment la presse de Bucarest.
Dans cette hiérarchie de la confiance, le chef de l’Etat est suivi par le maire général de la capitale, Sorin Oprescu, désigné par 40% des personnes interrogées. Ancien social-démocrate élu pourtant comme candidat indépendant, et se trouvant actuellement à la fin de son 2e mandat à la tête de la municipalité de Bucarest, il recueille les fruits d’une gestion grâce à laquelle l’image de la capitale s’améliore de plus en plus. Les commentateurs ne croient pourtant pas à sa longévité politique, en raison du tas de dossiers de corruption rédigés par les procureurs à l’encontre de différents membres de son personnel. Depuis des chefs de régies locales aux conseillers personnels du maire, un nombre toujours plus grand de collaborateurs de Sorin Oprescu se trouvent derrière les barreaux.
Le premier ministre Victor Ponta se trouve, lui aussi, dans un entourage frappé de problèmes pénaux — membres du cabinet ou collègues de parti et même son propre beau-frère. Accusé lui-même par le Parquet anti-corruption, Victor Ponta bénéficient actuellement de la confiance de 35% des Roumains seulement. Par ailleurs, selon 47% des personnes interrogées, la situation économique du pays s’est améliorée sous le gouvernement de Victor Ponta, 31% pensent que l’économie se trouve au même niveau et 20% affirment que sous l’actuel gouvernement la situation a empiré.
S’ils étaient appelés aux urnes dimanche prochain, 41% des Roumains voteraient en faveur du Parti National Libéral, la principale formation politique d’opposition et 37% en faveur du Parti Social Démocrate, au pouvoir. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) d’opposition et le Parti M10, extraparlementaire, de la députée européenne Monica Macovei bénéficieraient des suffrages de 5% des électeurs. Les partenaires des sociaux-démocrates dans le gouvernement de coalition, l’ALDE, avec 3% d’intentions de vote, et l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — avec 2% seulement — se trouveraient au-dessous du seuil électoral de 5%. (trad.: Dominique)