Quels pas entre la baisse de la TVA et l’adoption de l’euro?
La première étape dun long processus de détente fiscale enclenché par le gouvernement de Bucarest doit commencer le premier juin prochain avec une chute abrupte de 24 à 9% de la TVA sur les denrées alimentaires, les boissons non-alcoolisées et la restauration. Le Cabinet entend ainsi appuyer une concurrence correcte au sein du milieu daffaires, enrayer lévasion fiscale et, pas en dernier lieu, stimuler la consommation pour donner un coup de pouce à léconomie.
Ştefan Stoica, 10.04.2015, 13:03
La première étape dun long processus de détente fiscale enclenché par le gouvernement de Bucarest doit commencer le premier juin prochain avec une chute abrupte de 24 à 9% de la TVA sur les denrées alimentaires, les boissons non-alcoolisées et la restauration. Le Cabinet entend ainsi appuyer une concurrence correcte au sein du milieu daffaires, enrayer lévasion fiscale et, pas en dernier lieu, stimuler la consommation pour donner un coup de pouce à léconomie.
Cette baisse substantielle de la TVA survient une année et demie après linstitution de cette même taxe de 9% pour les produits de panification, sans pour autant avoir limpact majeur escompté sur le reste des prix, selon les analystes. Maintenant non plus, cette mesure ne devrait pas se refléter complètement dans la baisse générale des prix, affirme Ionuţ Dumitru, président du Conseil fiscal, institution qui veille à la rigueur de lélaboration du budget.
Le Conseil sétait opposé dès le début à la modification du Code fiscal dans la formule proposée par le gouvernement de Victor Ponta, comportant cette diminution de la TVA aussi. Celle-ci ne compterait que de 50 à 60% dans la baisse des prix, qui devrait dépendre plutôt des mesures prises par les grands centres commerciaux, affirme Ionuţ Dumitru. Et lui destimer que, même sil ny a pas de risque majeur de hausse du déficit public, cette baisse de la TVA engendrerait un recul des investissements publics.
Ionuţ Dumitru prévoit donc des conséquences négatives pour le financement des programmes dinfrastructure, nécessaires pour améliorer le climat des affaires, attirer de nouveaux investissements et dynamiser la croissance économique, dit-il.
Le seuil vers le débat autour de ladhésion de la Roumanie à la zone euro a été, de même, rapidement franchi. Jeudi, lors dune réunion organisée par la Banque centrale de Bucarest, le président du Conseil fiscal roumain, Ionuţ Dumitru, a appelé les autorités à bien calculer leurs mesures fiscales et leurs pas vers ladoption de la monnaie unique: « Je pense que ladoption de leuro en 2019, date butoir, est un engagement purement politique et déclaratif, car il na jamais été assumé pour de vrai. Nous navons pas défini un parcours, un agenda très clair de préparation que nous devons mettre en œuvre jusquà ce moment-là. A mon avis, il est très clair que le nouveau paquet fiscal nous éloigne beaucoup de cet objectif 2019, car il diminue les taxes de manière importante et nous amène à un déficit budgétaire à nouveau élevé ».
Il nest pas moins vrai que les turbulences intervenues dans la zone euro ont douché lenthousiasme des décideurs politiques et des experts quant à ladoption par Bucarest de la monnaie unique. (trad.: Andrei Popov)