Quelle marge de manœuvre face à la flambée du prix des carburants ?
La Roumanie est toujours à la recherche d’alternatives au pétrole russe, après le compromis décidé par l’Union européenne de renoncer à acheter du pétrole acheminé par voie maritime depuis la Russie. Entre temps, le prix des carburants ne cesse d’augmenter en Roumanie, vu que le pays importe jusqu’à 70 % de sa consommation. 40 % du pétrole consommé est originaire du Kazakhstan et 30 % était russe. Même si sur le plan européen, la Roumanie comptait parmi les Etats ayant les prix les plus bas, l’industrie demande au gouvernement d’intervenir afin d’arrêter l’effet de la flambée des prix à travers l’économie. Selon les statistiques européennes les plus récentes qui incluent aussi les Etats non-communautaires, l’essence et le gasoil ont dépassé le seuil de 2 euros dans neuf pays. Le prix le plus élevé est à retrouver en Norvège : 2,6 euros le litre d’essence et 2,3 euros le litre de gasoil. Parmi les 40 Etats analysés, les tarifs les plus bas étaient à retrouver en Hongrie, où les prix des carburants ont été plafonnés à 1,22 euros.
Daniela Budu, 14.06.2022, 13:14
La Roumanie est toujours à la recherche d’alternatives au pétrole russe, après le compromis décidé par l’Union européenne de renoncer à acheter du pétrole acheminé par voie maritime depuis la Russie. Entre temps, le prix des carburants ne cesse d’augmenter en Roumanie, vu que le pays importe jusqu’à 70 % de sa consommation. 40 % du pétrole consommé est originaire du Kazakhstan et 30 % était russe. Même si sur le plan européen, la Roumanie comptait parmi les Etats ayant les prix les plus bas, l’industrie demande au gouvernement d’intervenir afin d’arrêter l’effet de la flambée des prix à travers l’économie. Selon les statistiques européennes les plus récentes qui incluent aussi les Etats non-communautaires, l’essence et le gasoil ont dépassé le seuil de 2 euros dans neuf pays. Le prix le plus élevé est à retrouver en Norvège : 2,6 euros le litre d’essence et 2,3 euros le litre de gasoil. Parmi les 40 Etats analysés, les tarifs les plus bas étaient à retrouver en Hongrie, où les prix des carburants ont été plafonnés à 1,22 euros.
En Roumanie, le litre d’essence est arrivé à 1,68 euros et celui du diesel à 1,8 euros et les prix ne font que croître. Le mois dernier, le gouvernement de Bucarest a décidé d’accorder une subvention de 50 bani, soit 10 centimes d’euros, par litre de carburant aux transporteurs et distributeurs de Roumanie. Ceux-ci affirment que cette mesure aurait des effets mineurs sur leur activité. Quelque 3000 transporteurs routiers de fret et de voyageurs bénéficieront toutefois de cette compensation de la flambée du prix des carburants par le biais de ce schéma d’aide d’Etat, qui bénéficie d’une enveloppe de 60 millions d’euros.
Il y a deux mois, l’exécutif évoquait aussi la réduction des accises et de la TVA pour les carburants, mais aucune décision n’a été appliquée jusqu’ici. De l’avis des analystes financiers, la raison serait le fait que le budget de la Roumanie, déjà soumis à la pression de l’inflation et à l’inefficacité de la collecte des taxes et impôts, ne peut renoncer aux recettes sûres issues des accises ou de la TVA appliquée aux carburants. Dans de telles conditions, les transporteurs de Roumanie demandent au gouvernement de plafonner d’urgence les prix des carburants, selon le modèle des Etats voisins, et soulignent que le mois prochain, de nouvelles majorations de prix sont toujours possibles.
La fédération des opérateurs roumains de transport annonce des protestations dans les stations-service à travers le pays et encourage les entreprises à soutenir ces démarches par tous les moyens légaux dont elles disposent. D’ailleurs, des protestations timides face à la montée du prix des carburants ont déjà commencé. A Botoşani, par exemple, selon la presse locale, plusieurs chauffeurs ont délibérément bloqué une station-service. Ils ont acheté seulement quelques centaines de millilitres de carburants dans leurs voitures, ils ont lavé leurs pare-brises et pris leur temps à payer. Des actions similaires ont eu lieu aussi à Târgu Jiu, où les chauffeurs se sont arrêtés devant les pompes uniquement pour laver les vitres. Ces protestations ont été annoncées et organisées sur les réseaux sociaux.