Quel avenir pour la Grèce ?
Les Européens balancent entre inquiétude et exaspération. Un peu plus de la moitié des Allemands, par exemple, se prononcent même pour un « Grexit » – une sortie d’Athènes, au bord de la faillite, de la zone euro. Le 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,5 milliards d’euros au Fonds Monétaire International. Or, les caisses de l’Etat sont vides, ce qui rend impératif le déblocage des 7,2 milliards d’euros promis depuis l’année dernière par les créanciers – le FMI et l’Union européenne, mais à une condition près : qu’elle fasse des économies au budget et qu’elle mette en place une série de réformes, notamment celle des retraites.
Roxana Vasile, 19.06.2015, 13:42
Les Européens balancent entre inquiétude et exaspération. Un peu plus de la moitié des Allemands, par exemple, se prononcent même pour un « Grexit » – une sortie d’Athènes, au bord de la faillite, de la zone euro. Le 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,5 milliards d’euros au Fonds Monétaire International. Or, les caisses de l’Etat sont vides, ce qui rend impératif le déblocage des 7,2 milliards d’euros promis depuis l’année dernière par les créanciers – le FMI et l’Union européenne, mais à une condition près : qu’elle fasse des économies au budget et qu’elle mette en place une série de réformes, notamment celle des retraites.
La gauche radicale, au pouvoir en Grèce, semble privilégier un dialogue des sourds. D’une part, à la différence des Allemands, qui plaident pour l’austérité et des règles strictes, les Grecs considèrent illégitime de se voir imposer la politique économique et sociale. Assez !, disent les Européens, qui tentent néanmoins de trouver une solution de la dernière chance ces jours-ci. Jeudi, réunis à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro n’ont eu besoin que d’une heure et demie pour convenir qu’ils ne pouvaient pas accorder l’aide financière destinée à la Grèce.
Par conséquent, les chefs d’Etats et de gouvernements de la zone euro ont été convoqués en urgence pour lundi soir, à Bruxelles, afin de discuter de la situation du point de vue politique. Le sommet habituel d’été reste prévu fin juin, mais le temps ne suffit pas pour que l’aide soit approuvée par les parlements des Etats communautaires. Or, sans cette aide, la Grèce ne peut pas rembourser l’argent reçu de la part du FMI et risque la faillite. D’ailleurs, la directrice du Fonds, Christine Lagarde, reste très ferme : la Grèce ne bénéficiera d’aucun délai supplémentaire. Entre temps, Athènes cherche, pour sa part, des solutions, à l’Occident mais aussi à l’Est, un véritable va-et-vient entre la l’UE et la Russie.
L’occasion pour cette dernière de montrer une fois de plus sa puissance économique et financière, apparemment immune aux sanctions imposées par les Européens sur la toile de fond du conflit ukrainien. La rencontre de cette fin de semaine, à Saint-Pétersbourg, ente le premier ministre grec, Alexis Tsipras, et le président russe, Vladimir Poutine, est la deuxième après celle d’avril dernier à Moscou. En attendant cette rencontre, le leader du Kremlin avait déclaré que son pays était prêt à soutenir la Grèce financièrement, et ce spécifiquement par le développement de projets d’infrastructures énergétiques.
En l’occurrence il s’agit du prolongement sur le territoire grec du gazoduc russo-turc Turkish Stream, appartenant au géant russe Gazprom, un projet lancé l’année dernière. Washington a d’ores et déjà manifesté sa désapprobation vis-à-vis de la participation d’Athènes à ce projet. (Trad. Ligia Mihaiescu, Antoine Heemeryck)