Qu’attend-on du nouveau gouvernement roumain?
Ce fut une journée politique pleine, mercredi à Bucarest. Après des auditions–marathon devant les commissions spécialisées, les ministres de la coalition formée du Parti Social Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) ont reçu le vote de confiance du Législatif, avec 295 voix pour et 133 contre. Lors des débats précédant le vote, le nouveau premier ministre Sorin Grindeanu avait affirmé que son programme de gouvernance contenait toutes les mesures présentées par les sociaux-démocrates pendant la campagne électorale, les mesures pour lesquelles les Roumains avaient voté le 11 décembre dernier. Parmi elles — une croissance économique qui doit être ressentie aussi dans le poches des Roumains, notamment par des augmentations salariales. Dans le même temps, la Roumanie attend de nouveaux investisseurs étrangers qui doivent y retrouver une main d’œuvre bien préparée et un cadre fiscal avantageux, a dit le chef du gouvernement.
Roxana Vasile, 05.01.2017, 13:19
Ce fut une journée politique pleine, mercredi à Bucarest. Après des auditions–marathon devant les commissions spécialisées, les ministres de la coalition formée du Parti Social Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) ont reçu le vote de confiance du Législatif, avec 295 voix pour et 133 contre. Lors des débats précédant le vote, le nouveau premier ministre Sorin Grindeanu avait affirmé que son programme de gouvernance contenait toutes les mesures présentées par les sociaux-démocrates pendant la campagne électorale, les mesures pour lesquelles les Roumains avaient voté le 11 décembre dernier. Parmi elles — une croissance économique qui doit être ressentie aussi dans le poches des Roumains, notamment par des augmentations salariales. Dans le même temps, la Roumanie attend de nouveaux investisseurs étrangers qui doivent y retrouver une main d’œuvre bien préparée et un cadre fiscal avantageux, a dit le chef du gouvernement.
Le nouveau premier ministre a également passé en revue plusieurs décisions concrètes à prendre à court terme, dont notamment la hausse du salaire minimum, un des plus bas dans l’UE. Sorin Grindeanu: « Nous visons une augmentation du salaire minimum à 1450 lei (320 euros) cette année et jusqu’à 1750 lei (387 euros) à l’horizon 2020. Il faut absolument accroître le point de retraite de sorte qu’il atteigne, en 2021, 45% de la valeur du salaire moyen, à savoir 1775 lei (387 euros). Une première croissance du point de retraite à 1000 lei (221 euros) est prévue pour l’année prochaine. Nous pouvons faire augmenter les revenus de la population par la diminution des taxes sur les revenus. Un impôt plus bas sur le salaire signifie davantage d’argent dans les poches de la population. Pour ce faire, nous envisageons l’exemption d’impôt de tous les revenus inférieurs à 2000 lei par mois, que ce soit des retraites, des salaires ou des revenus provenant d’activités indépendantes. »
Chose prévisible, les débats au sein du Parlement à l’occasion de l’investiture du cabinet de Sorin Grindeanu se sont transformés en une première confrontation entre pouvoir et opposition. Formée du Parti National Libéral (PNL), de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et du Parti du Mouvement Populaire (PMP), l’opposition a insisté sur le fait que le nouvel Exécutif ne répondait pas aux normes de compétence, autonomie et transparence requises par la population, alors que son programme de gouvernance est loin d’être réaliste. Une idée à saisir également dans le discours pointé d’ironie du chef de l’Etat, Klaus Iohannis.
Un par un les ministres on prête serrement devant le président, à commencer par le premier ministre, Sorin Grindeanu: « Je jure de consacrer toutes mes forces et mon savoir-faire à l’épanouissement spirituel et matériel du peuple roumain, de respecter la Constitution…»
Le président Klaus Iohannis a donc demandé aux ministres de respecter les promesses complexes formulées pendant la campagne électorale. Il a entre autres appelé l’Exécutif à expliquer comment il se propose de maintenir le déficit en dessous des 3% du PIB, après l’augmentation des salaires et la baisse ou la suppression de nombreuses taxes et impôts.
Et ce n’est pas tout, a indiqué Klaus Iohannis : « Tout d’abord, j’attends que vous gardiez l’orientation euro-atlantique de la Roumanie, de manière explicite, visible et clairement affirmée. J’attends que vous fassiez tout ce que vous pouvez, et vous le pouvez, pour appuyer l’indépendance de la justice. Le renforcement de l’Etat de droit c’est bien cela. J’attends – et nous tous Roumains nous attendons de vous — que vous gériez de façon responsable l’économie du pays, pour tout ce qui dépend du gouvernement. Certainement, nous attendons tous de vous voir gérer les finances du pays de la même manière responsable », a indiqué le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis.
Après la prise de relais de leurs prédécesseurs techniciens, les nouveaux ministres du cabinet de Sorin Grindeanu doivent annoncer vendredi leurs priorités pour ce début de mandat. La campagne électorale est finie, a précisé le premier ministre, et l’exécutif doit maintenant procéder à la mise en œuvre du programme de gouvernance ayant fait gagner les élections au sociaux-démocrates et à leurs alliés. (trad.: Valentina Beleavski)