Proposition pour la direction de la Direction nationale anticorruption
C’est à Mme Adina Florea, procureure au Parquet près la Cour d’appel de Constanta, que le ministre de la Justice, Tudorel Toader, veut installer à la tête de la Direction nationale anticorruption, dont le poste de direction est resté vacant après la révocation de Laura Codruta Kövesi. Dans son dossier de candidature, Mme Florea a insisté sur les progrès enregistrés par la Roumanie dans la lutte contre la corruption, tout en signalant de nombreux dérapages commis souvent par les procureurs DNA. Il y en avaient qui n’étaient pas d’un abord professionnel et dont l’approche contrastait souvent avec le statut même de leur fonction. Si elle se voit accepter comme procureure en chef du Parquet anticcoruption, Adina Florea sait déjà ce qui lui reste à faire. Dans une intervention à la radio publique, elle a dressé la liste de ses principaux objectifs: faire une évaluation rigoureuse des activités de la DNA, examiner attentivement les conditions d’acquitement et mettre en oeuvre les mesures qui s’imposent, procéder à la sélection des procureurs censés travailler au sein de la Direction. Je vous rappelle qu’à l’heure où l’on parle et au terme de la loi en vigueur, cette sélection est de la compétence de la Section pour les procureurs du Conseil supérieur de la Magistrature.
Ştefan Stoica, 07.09.2018, 13:30
Mécontente, l’USR, en opposition, accuse le manque de transparence du processus de sélection et surtout l’absence d’arguments justifiant le choix du ministre Tudorel Toader. Le député USR, Stelian Ion attaque: Monsieur le ministre ne nous a pas expliqué les raisons qui l’ont poussé à proposer Adina Florea à la tête de la Direction. Pourtant, ses arguments, on les imagine, vu que dans son dossier de candidature, Mme Florea soutient la position critique du ministre Toader vis-à-vis de l’ancienne procureure en chef de la DNA, Mme Laura Codruta Kövesi et des activités du Parquet.
Pour qu’Adina Florea assume les fonctions de procureure en chef de la Direction nationale anticorruption, il lui faut l’avis du Conseil supérieur de la magistrature et le feu vert du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. La question qui s’impose: qu’est ce que le président Iohannis fera, compte tenu du fait qu’il s’est vu forcer la main de révoquer de ses fonctions Mme Kövesi suite à une décision de la Cour Constitutionnelle. Ses prérogatives lui permettraient de rejeter, arguments à l’appui, la proposition avancée par le ministre Toader, tout comme il a rejeté, dans un premier temps, la révocation de Mme Kövesi avant que la Cour ne décide le contraire.
Il y a des voix citées par Reuters qui disent que le départ de Laura Codruta Kövesi de la tête de la DNA, malgré ses résultats tellement salués par l’Occident, s’inscrit dans les efforts que l’actuelle coalition PSD- ALDE mène pour bloquer la lutte anticorruption. L’agence rappelle que durant le mandat de Mme Kövesi, le Parquet a pris dans son collimateur des parlementaires, des ministres et des maires, en dénonçant des conflits d’intérêt, des abus, des fraudes et des pots-de-vin. (trad. Ioana Stancescu)