Procédures judiciaires dans le dossier Sebastian Ghita
Quatre mois après sa disparition du pays, l’ancien député et homme d’affaires roumain très controversé Sebastian Ghita a été interpellé et arrêté dans la nuit du 13 au 14 avril par les autorités serbes, aux termes des mandats émis en Roumanie. Recherché aussi par Interpol, Sebastian Ghita est impliqué dans plusieurs affaires pénales, où il est mis en cause pour des faits de grande corruption. Il a été arrêté lors d’un contrôle de routine, alors qu’il a présenté aux policiers serbes un faux permis de conduire et une fausse carte d’identité slovènes. Il a été donc placé en détention provisoire et il est poursuivi pour possession de faux papiers d’identité, mais les autorités de Bucarest souhaitent qu’il leur soit remis afin qu’il réponde de tous ses agissements de ces dernières années.
Mihai Pelin, 19.04.2017, 16:27
La procédure d’extradition est prête à être déclenchée, affirme le ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader. Il a expliqué que son ministère attendait juste les derniers documents de la part des instances judiciaires qui avaient émis le mandat d’arrêt au nom de Sebastian Ghita. Mais l’ex-député pourrait être déféré aussi à la justice serbe, si les autorités de ce pays constatent qu’il avait commis un délit sur leur territoire de compétence. Les choses peuvent se compliquer davantage et l’extradition pourrait être même retardée si Sebastian Ghita demande l’asile politique en Serbie.
Sebastian Ghita est impliqué dans cinq dossiers pénaux, étant accusé, entre autres, d’octroi de pots-de-vin, instigation à l’abus de fonction, blanchiment d’argent, achat et trafic d’influence, chantage, constitution d’un groupe criminel organisé et utilisation d’informations secrètes. Ces dernières années, les sociétés spécialisées notamment en technologies de l’information appartenant à l’ex-homme politique avaient passé plusieurs contrats avec l’Etat, une manne dont leur patron avait tiré des dizaines de millions d’euros.
Après sa disparition, l’homme avait envoyé plusieurs enregistrements vidéo à la chaîne d’information en continu qu’il contrôle également, faisant des révélations sur le milieu politique roumain, des propos qualifiés « d’incendiaires » par les médias roumains. D’ailleurs, suite à ces confidences, le numéro deux du Service roumain de renseignements, le général Florian Coldea, a présenté sa démission. Il aurait voyagé et passé des vacances, à plusieurs reprises, avec Sebastian Ghita et sa famille, dont il était un proche.
Détail non-négligeable — entre 2012 et 2016, l’ancien élu parlementaire avait fait partie de la commission chargée par le législatif à veiller sur l’activité des renseignements généraux. De plus, une partie de ses affaires se faisaient en vertu de contrats passés précisément avec cette institution, nombre de ces arrangements étant classés secrets aux termes d’une clause de confidentialité visant les technologies informatiques livrées. (trad. : Alex Diaconescu, Andrei Popov)