Principes budgétaires
La tâche na pas été facile pour les experts qui composent le cabinet de technocrates de Dacian Cioloş – premier Exécutif entièrement sans couleur politique de la Roumanie post-communiste. Le budget 2016 a dû prendre en compte, dune part, ce que leurs prédécesseurs, les ministres du gouvernement du social-démocrate Victor Ponta, sétaient engagés à faire, et, dautre part, tenir les rênes du déficit à moins de 3%, comme réclamé par lUE. Cela, alors que les hausses salariales dans la fonction publique varient entre 10 et 25% et un allègement fiscal est attendu pour le 1er janvier prochain, allègement profitable aux affaires à long terme, mais pas moins risqué pour léquilibre budgétaire sur le court terme.
Ştefan Stoica, 15.12.2015, 13:08
La tâche na pas été facile pour les experts qui composent le cabinet de technocrates de Dacian Cioloş – premier Exécutif entièrement sans couleur politique de la Roumanie post-communiste. Le budget 2016 a dû prendre en compte, dune part, ce que leurs prédécesseurs, les ministres du gouvernement du social-démocrate Victor Ponta, sétaient engagés à faire, et, dautre part, tenir les rênes du déficit à moins de 3%, comme réclamé par lUE. Cela, alors que les hausses salariales dans la fonction publique varient entre 10 et 25% et un allègement fiscal est attendu pour le 1er janvier prochain, allègement profitable aux affaires à long terme, mais pas moins risqué pour léquilibre budgétaire sur le court terme.
Il est également vrai que les grands partis parlementaires – le Parti social-démocrate et le Parti national libéral – nont aucun intérêt à mettre des bâtons dans les roues dun gouvernement qui leur permet un répit dun an, électoral de surcroît. La preuve que les mauvaises surprises ne sont pas au rendez-vous est le rythme soutenu des débats, ainsi que les procédures accélérées dadoption. Les élus nont pas, non plus, apporté de modifications structurelles au projet de budget. Le premier ministre, Dacian Cioloş, a assuré les sénateurs et les députés que son gouvernement observe les impératifs législatifs quils avaient fixés, visant précisément lallégement fiscal et les hausses salariales dans la fonction publique. Il a toutefois précisé que les axes privilégiés par ce budget sont léducation, la santé, la recherche, la défense et les investissements. Dacian Cioloş:
« Ce sont la santé, léducation et la recherche qui bénéficieront de fonds supplémentaires, leurs allocations se chiffrant à 700 millions deuros (3,1 millions lei), 500 millions deuros (2,3 millions lei) et respectivement 110 millions deuros (508 millions lei). La hausse des investissements dans la recherche est estimée à 23% en 2016, parce que, selon nous, celle-ci est essentielle à la fois pour la société et pour une relance économique durable ».
Jusquà la fin de lannée, le chef du gouvernement promet également une décision au sujet du salaire minimum. Celui-ci devrait soit rester à sa valeur actuelle, de quelque 230 euro (1050 lei), soit augmenter jusquà 260 euro (1200 lei). Dacian Cioloş a expliqué que la majoration du SMIC, instamment demandée par les sociaux-démocrates, ne peut se faire sans une analyse approfondie de son impact sur le secteur économique privé notamment:
« Ce qui me préoccupe, ce ne sont pas les conséquences sur la construction budgétaire, qui sont minimes, après que les salaires des fonctionnaires publics ont déjà augmenté de 10%. Nous avons plusieurs secteurs qui emploient beaucoup de gens, mais qui sont déjà confrontés à une certaine fragilité du profit. Cest là que nous devons examiner attentivement limpact dune telle mesure », a-t-il dit.
Dans le même ordre didées, le Patronat national roumain a annoncé quil était favorable à une hausse du salaire minimum, à condition que le calcul des taxes et des impôts versés par les sociétés prenne en compte le SMIC en vigueur. (trad.: Andrei Popov)