Présidentielle en Roumanie : quel ordre des candidats sur le bulletin de vote ?
Le Bureau électoral central de Bucarest a établi l'ordre des 11 candidats aux élections présidentielles de mai prochain sur les bulletins de vote.

Ştefan Stoica, 24.03.2025, 11:37
Le Bureau électoral central (BEC) de Bucarest a fixé l’ordre d’apparition des onze candidats à l’élection présidentielle prévue en mai sur les bulletins de vote. Ce scrutin, qui se déroulera en deux tours les 4 et 18 mai, marque une nouvelle tentative pour élire un chef d’État après l’annulation du précédent scrutin par la Cour constitutionnelle.
Un scrutin sous tension
Pour la seconde fois en six mois, les électeurs roumains sont appelés aux urnes afin de désigner leur président. L’élection initiale, organisée fin 2024, avait été interrompue après le premier tour par la Cour constitutionnelle, qui avait invalidé le processus électoral, suite à des irrégularités dans le processus. Dans ce contexte tendu, le Bureau électoral central a établi l’ordre des candidats sur le bulletin de vote, un élément clé de la campagne à venir.
En tête de liste figure George Simion, leader ultranationaliste et populiste du parti AUR. Se revendiquant souverainiste, il tente de séduire l’électorat d’extrême droite orphelin de Călin Georgescu, dont la candidature n’a pas été validée. Simion, connu pour son révisionnisme, est interdit d’entrée en République de Moldova et en Ukraine.
Crin Antonescu, candidat de l’alliance gouvernementale România Înainte (la Roumanie en avant), occupe la deuxième place. Ancien dirigeant du Parti national libéral (PNL) et déjà candidat malheureux en 2009, il incarne l’union du Parti social-démocrate (PSD), du PNL et de l’UDMR. En troisième position, l’on retrouve Elena Lasconi, présidente du parti pro-occidental USR, et qui se présente après avoir accédé au second tour de l’élection annulée l’an dernier. Journaliste de formation et maire d’une petite ville, elle espère capitaliser sur la dynamique de l’opposition.
Quatrième sur la liste, Cristian Terheș, ancien prêtre ultra-conservateur devenu député européen, défend un programme fortement marqué par ses convictions religieuses. Il est suivi par Lavinia Șandru, actrice, journaliste et ancienne députée, qui a milité au sein de plusieurs partis politiques.
Des figures connues et des outsiders en lice
En sixième position, Victor Ponta, ancien Premier ministre et ancien président du PSD, fait son retour. Contraint à la démission en 2015 après la tragédie de la discothèque Colectiv, il avait perdu la présidentielle de 2014 face à Klaus Iohannis. Autrefois figure de centre-gauche, il s’aligne désormais sur le camp souverainiste.
Le vétérinaire Sebastian Popescu, candidat indépendant, occupe la septième place, tandis que Silviu Predoiu, ancien directeur intérimaire du service de renseignement extérieur, est en huitième position. Ancien agent de la redoutée Securitate sous le régime communiste, il suscite des réactions contrastées.
Neuvième sur la liste, John Ion Banu, ingénieur mécanique expatrié aux États-Unis en 1985, prône des mesures radicales, dont l’instauration de la peine de mort pour corruption et meurtre, ainsi que le droit au port d’armes pour les citoyens roumains.
Daniel Funeriu, ancien ministre de l’Éducation et chimiste de formation, se classe en dixième position. Enfin, Nicușor Dan, maire indépendant de Bucarest, mathématicien reconnu, militant engagé contre la mafia immobilière et pour la préservation du patrimoine de la capitale, clôture la liste.
Cette élection s’annonce particulièrement tendue, avec des candidats aux profils variés et aux ambitions divergentes. Reste à voir si ce nouveau scrutin parviendra à offrir à la Roumanie un président légitimé par un processus électoral sans accroc.