Préparatifs en vue du sommet de l’OTAN
Le sommet des 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance atlantique, prévu les 8 et 9 juillet, à Varsovie, va surtout couronner le renforcement militaire sans précédent de l’Otan à l’Est, entamé depuis le début du conflit ukrainien, déclenché le 24 février 2014. Une décision très importante pour un pays comme la Roumanie qui se trouve à la frontière orientale de l’UE et de l’OTAN.
Valentin Țigău, 04.07.2016, 14:39
Le sommet des 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance atlantique, prévu les 8 et 9 juillet, à Varsovie, va surtout couronner le renforcement militaire sans précédent de l’Otan à l’Est, entamé depuis le début du conflit ukrainien, déclenché le 24 février 2014. Une décision très importante pour un pays comme la Roumanie qui se trouve à la frontière orientale de l’UE et de l’OTAN.
La réunion se propose par ailleurs de définir la nouvelle stratégie de l’Alliance qui devrait rester une source essentielle de stabilité dans un monde imprévisible. Selon le correspondant Radio Roumanie à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, pourrait profiter de la présence des 28 pour s’attarder sur les conséquences du Brexit. Suite à la décision de Londres de quitter l’UE, l’Alliance est devenue à l’heure actuelle une plate-forme de coopération encore plus importante entre Bruxelles et Washington d’une part et les alliées européens de l’OTAN de l’autre.
Le sommet de Varsovie intéresse profondément la Roumanie qui, depuis l’installation en 2015, sur son territoire, d’éléments du bouclier anti-missile américain, est devenue partie intégrante du système défensif otanien en Europe de l’Est. La base militaire de Deveselu, en Roumanie, l’une des plus importantes bases américaines en Europe, se propose de tenir tête aux menaces qui planent sur le vieux continent, selon Hans Klemm, ambassadeur américain à Bucarest. « Le bouclier américain anti-missile n’est pas dirigé contre la Russie », a-t-il réitéré.
D’autre part, le Canada a décidé vendredi d’envoyer 1 000 militaires en Lettonie, dans le cadre d’un déploiement de forces otaniennes en Europe de l’Est. Le pays serait «l’une des quatre nations-cadre» qui «renforceront la présence avancée de l’OTAN en Europe Centrale et Orientale». Les trois autres sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Au pôle opposé, Moscou accuse l’Alliance d’entraîner la Russie dans une frénétique course aux armements et, plus globalement, de rompre l’équilibre militaire en vigueur en Europe depuis le démantèlement de l’URSS en 1991.
Le leader du Kremlin a dénoncé la semaine dernière les manœuvres militaires que l’OTAN a faites près des frontières russes, surtout en Mer Noire et en Mer Baltique. « Moscou envisage de répondre d’une manière adéquate à tous ces défis » a lancé Poutine. Selon les observateurs politiques, le sommet de Varsovie renforcera la position dure adoptée par l’OTAN face à la Russie. Une stratégie qui se reflète aussi dans la récente désignation, aux fonctions de secrétaire adjoint de l’OTAN, de Rose Gottemoeller, spécialiste de la Russie et ancienne sous-secrétaire américaine en charge du désarmement et de la sécurité internationale.