Premier ministre désigné, à Bucarest
Le président roumain, Klaus Iohannis, a chargé, mardi, le leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, de former une nouvelle équipe gouvernementale et d’élaborer un programme de gouvernance. Ce dernier devrait par la suite être soumis au Parlement pour approbation. Le chef de l’Etat a rappelé le fait que le Parti national libéral est la plus importante formation politique de l’opposition et l’initiatrice de la motion de censure qui a mené, la semaine dernière, à la destitution du cabinet social-démocrate de Viorica Dancila. Un cabinet devenu minoritaire en août dernier, après la décision surprenante de l’Alliance des démocrates et des libéraux, partenaire junior dans la coalition au pouvoir, de passer dans l’opposition.
Roxana Vasile, 16.10.2019, 12:59
De l‘avis de Klaus Iohannis, le nouveau gouvernement libéral devra s’occuper de la bonne organisation des élections présidentielles de novembre, boucler le budget 2019 et établir celui de l’année prochaine. Klaus Iohannis: “Le PNL a été le seul à avoir ouvertement affirmé lors des consultations qu’il était disposé, même si ce serait difficile, à assumer la gouvernance en cette période de transition, car oui, on traverse une période de transition. Le nouvel Exécutif qui sera installé dans les semaines à venir aura un bref mandat, soit jusqu’aux élections parlementaires.”
Le premier ministre désigné, Ludovic Orban, qui dispose de 10 jours pour présenter au Parlement son équipe et le programme de gouvernance, a promis que les ministres se feraient remarquer par leurs honnêteté, compétence et intégrité et qu’ils trouveraient des solutions aux grands problèmes qui se posent devant la Roumanie. Parmi les priorités qu’il a énumérées figurent la refonte des équilibres macro-économiques, une ample restructuration de l’appareil gouvernemental, une attention accrue prêtée aux investissements dans l’infrastructure des Transports, de la Santé et de l‘Education, l’indépendance réelle de la justice et la consolidation du parcours européen du pays.
L’unique et plus important obstacle pour le futur Exécutif est, du moins pour l’instant, celui de recueillir les 233 voix nécessaires à son investiture par le Législatif. Voici les déclarations de Ludovic Orban: “J’ai confiance dans tous les partenaires qui ont été à nos côtés pour accomplir notre objectif majeur de mettre un terme à la gouvernance sociale-démocrate. Je suis persuadé que pendant nos discussions ultérieures, nous allons faire preuve de discernement, d’esprit d‘ouverture et d’intérêt pour nous mettre au service du citoyen. Le moindre retard pris sur l’investiture de cet Exécutif signifie maintenir aux rênes du pays les sociaux-démocrates et le gouvernement Dăncilă, destitué par motion de censure et donc dépourvu désormais de toute légitimité. Un gouvernement que presque tous les Roumains ne souhaitent plus voir exercer le pouvoir.”
Les libéraux ne peuvent compter pour l’heure que sur leurs propres sénateurs et députés et sur les représentants des minorités nationales. La grande majorité des autres formations politiques qui ont participé à la destitution du gouvernement Dăncilă ont posé certaines conditions ou attendent les propositions du nouvel Exécutif. En ce qui le concerne, le PSD a précisé qu’il ne pouvait pas se porter garant d’un cabinet libéral en l’absence d’un programme d’action. Confortée par les nouvelles prévisions du FMI sur la croissance économique enregistrée par la Roumanie durant son mandat, la première ministre par intérim, Viorica Dăncilă, a déclaré que : “En tant que présidente du PSD et suite aux discussions menées avec les présidents des organisations locales, nous avons décidé de ne pas nous présenter au vote d’investiture du nouveau cabinet.”
Autrement dit, puisqu’ils ont été à même de destituer le gouvernement Dăncilă, le PNL et les partis qui l’ont soutenu se doivent de prouver leur capacité à en installer un autre.
Par ailleurs, pour l’anecdote, si la proposition du président Klaus Iohannis est acceptée, l’Europe comptera désormais deux chefs de gouvernement nommés Orban: le Roumain Ludovic Orban et le Hongrois Viktor Orban. (Trad. Mariana Tudose)