Pratiques anciennes dans le système de santé
La pratique des dessous – de – table dans les établissements hospitaliers de Roumanie semble être un problème éternel. Il existe pourtant des solutions à cela, mais qui ne sont pas mises en œuvre. Des fois, les médecins conditionnent l’acte médical à des sommes d’argent plus ou moins importantes que les patients doivent payer. Et ce malgré le fait que, ces dernières années, les salaires dans le système de santé ont considérablement augmenté afin de stopper l’exode des personnels médicaux vers l’étranger, où les revenus sont plus alléchants et où ils bénéficient de meilleures conditions de travail.
Leyla Cheamil, 06.03.2019, 13:38
La pratique des dessous – de – table dans les établissements hospitaliers de Roumanie semble être un problème éternel. Il existe pourtant des solutions à cela, mais qui ne sont pas mises en œuvre. Des fois, les médecins conditionnent l’acte médical à des sommes d’argent plus ou moins importantes que les patients doivent payer. Et ce malgré le fait que, ces dernières années, les salaires dans le système de santé ont considérablement augmenté afin de stopper l’exode des personnels médicaux vers l’étranger, où les revenus sont plus alléchants et où ils bénéficient de meilleures conditions de travail.
Le sujet épineux des pots-de-vin attire à nouveau l’attention, après que plusieurs chirurgiens orthopédistes de l’hôpital des urgences de Piatra Neamţ (nord-est) ont été accusés de perception de pots-de-vin en échange de documents pour le départ en retraite anticipée délivrés à des personnes qui n’y avaient pas droit ainsi que dinterventions chirurgicales et dautres actes médicaux. Les médecins respectifs ont été arrêtés mardi soir. En 2015, un autre orthopédiste, accusé d’avoir exigé de l’argent de ses patients, a été condamné pour faits de corruption. Bien qu’on lui ait été interdit d’exercer sa profession, il a ultérieurement repris son activité à l’hôpital des urgences de Piatra Neamţ.
La ministre roumaine de la Santé, Sorina Pintea, a annoncé mardi le lancement d’une campagne contre le phénomène des paiements informels dans les hôpitaux. Il n’est pas normal qu’il existe des tels paiements dans les hôpitaux et cela représente un problème pour le système de santé, a-t-elle déclaré. Sorina Pintea souhaite convaincre les médecins et les patients aussi de ne plus recourir à cette pratique et espère y parvenir avec l’aide des syndicats du secteur. Sorina Pintea: “Tout le monde est au courant de l’existence de ces paiements informels, mais, théoriquement parlant, cette pratique-là aurait dû s’estomper après les majorations salariales. Comme cela n’est pas arrivé, je pense qu’il nous faudra attendre encore. Finalement, il y est question de l’éducation du patient et de ses proches. Puisque cela se passe entre médecin et patient, nous ne pouvons pas intervenir directement. Tout ce que l’on peut faire c’est de dire que ce n’est pas normal. Des campagnes ont démarré dans certains hôpitaux et peut-être que nous aussi nous en lancerons une, aux côtés des syndicats, parce que ce problème du système de santé nous concerne tous”.
Malheureusement, les dessous – de – table ne sont pas la seule facette de la corruption dans le système de santé. En mai 2018, la procureure en chef de la Direction nationale anticorruption, Laura Codruta Kovesi, a rendu public un rapport sur la corruption dans ce secteur. Elle a précisé avoir identifié cinq domaines de manifestation de la corruption, parmi lesquels figurent les marchés publics, les budgets des établissements de santé et les services médicaux. Ce phénomène ne peut pas être éradiqué par les seules enquêtes judiciaires, a précisé Mme Kovesi, soulignant qu’il faut changer certaines procédures et mettre en place des mécanismes de contrôle. (Trad. Mariana Tudose)