Poursuite de la grève dans l’Education nationale
Roxana Vasile, 31.05.2023, 12:02
Mécontents de leurs salaires, les professeurs de Roumanie
avaient menacé depuis quelques mois déjà de déclencher la grève générale au
risque de perturber le calendrier des examens de fin d’année, si le
gouvernement ne fait rien pour eux. A l’issue d’une pandémie durant laquelle
ils ont dû se débrouiller tous seuls pour assurer l’enseignement à distance et dans
le contexte d’un sous-financement de l’Education nationale bouleversée à chaque
fois qu’un nouveau ministre de tutelle arrive au pouvoir, les professeurs ont
décidé de faire entendre leurs voix.
A la grève générale qu’ils ont déclenchée le 22 mai s’ajoutent
depuis quelques jours des mouvements de protestation à Bucarest et dans les
grandes villes de Roumanie. Les protestataires appellent les responsables
politiques à trouver des solutions pour majorer leurs salaires avant la fin de
l’année, parallèlement à la mise en place d’un acte normatif censé assurer un
niveau salarial décent pour les professeurs débutants.
En revanche, le gouvernement leur a proposé le versement
d’un supplément financier sous forme d’une prime. Le leader syndical, Marius
Nistor se révolte:
Le gouvernement reste sur ses positions et son offre est
la même. Or, les centaines de milliers de professionnels de l’Education
nationale sortis dans les rues, disent non et la rejettent.Ils ont besoin de salaires décents, ils ont
besoin d’une hausse de 25% de leurs revenus, d’un acte normatif qui assure aux
professeurs en début de carrière un salaire d’un montant égal à celui du
salaire net mensuel et en fonction duquel on calcule par la suite, la
future grille unique de salarisation.
Dans une tentative de faire entendre leurs voix, des
dizaines de milliers de professeurs et de représentants du personnel
non-enseignant se sont réunis mardi devant le siège de la présidence roumaine,
en espérant que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, lui-même un ancien
professeur, s’implique dans la médiation du conflit. Face aux manifestants qui
réclamaient des majorations salariales et des investissements dans l’Education,
le président a affirmé comprendre leurs inquiétudes et leurs sollicitations.
N’empêche, a-t-il dit, il est crucial de trouver une solution et d’arrêter la
grève pour pouvoir clôturer l’année scolaire.
Klaus Iohannis s’est dit prêt à gérer un accord politique
signé par tous les partis au pouvoir et qui rassure les professeurs que la future
grille de salarisation respectera leurs doléances.
Voici quelques répliques de la part des protestataires:
Les responsables
politiques ont mal compris notre message. Il n’y a pas que les salaires qui
nous intéressent, mais aussi une législation correcte.
Une autre protestataire a affirmé que: Je
veux ce niveau de vie décent garanti par la Constitution roumaine. Je suis
submergée de dettes.
En attendant de voir comment la situation sera réglée, le
Ministère de l’Education a décidé de prolonger la période d’arrêt des notes et
l’ouverture des registres d’inscription au baccalauréat. Il rassure les élèves
que les protestations ne risquent pas de perturber le calendrier des examens. (trad. Ioana Stancescu)