Pourquoi les prix ont-ils augmenté ?
Depuis plusieurs années, les Roumains sont confrontés à une situation qui se répète constamment avant les fêtes d’hiver et puis avant Pâques : la majoration inexplicable du prix des produits alimentaires. Les commerçants ont été les premiers à être accusés de profiter de ces périodes, lorsque la consommation dépasse de loin la moyenne annuelle. De toute façon, à la veille des fêtes, les consommateurs sont prêts à dépenser n’importe combien pour pouvoir préparer des festins dont ils sont habitués.
Roxana Vasile, 20.11.2017, 13:32
Depuis plusieurs années, les Roumains sont confrontés à une situation qui se répète constamment avant les fêtes d’hiver et puis avant Pâques : la majoration inexplicable du prix des produits alimentaires. Les commerçants ont été les premiers à être accusés de profiter de ces périodes, lorsque la consommation dépasse de loin la moyenne annuelle. De toute façon, à la veille des fêtes, les consommateurs sont prêts à dépenser n’importe combien pour pouvoir préparer des festins dont ils sont habitués.
Mais cette année, les majorations de prix sont beaucoup plus sévères que d’habitude. Le prix des œufs, de la viande et des laitages et notamment du beurre a même doublé dans les étals de certains supermarchés. Dans le cas des œufs, la majoration des prix est due à une baisse de la production suite à l’arrivée de l’hiver, mais aussi à la crise du marché européen provoqué par le scandale de la contamination au Fipronil, qui a touché des fermes aux Pays-Bas, en France et en Belgique.
Une crise européenne est également invoquée lorsqu’il s’agit de la majoration du prix du beurre. Pourtant pour ce qui est du prix de la viande, celui-ci est supérieur même si selon l’Association roumaine des éleveurs et des exportateurs, dans le cas des volailles et du porc, le prix du produit à la sortie de la ferme a baissé de 30% par rapport à l’année dernière. Même le ministre de l’agriculture de Bucarest, Petre Daea affirme que les majorations de prix sont injustifiables : « Nous avons analysé chaque produit présent dans les étals en commençant par le producteur. Nous avons constaté que les coûts de production des fermiers sont les mêmes. Nous n’avons pas identifié d’éléments objectifs qui puissent justifier un tel prix. Nous avons demandé une réponse du Conseil de la Concurrence, parce que c’est l’institution habileté pour faire ce genre de choses. Ce sont eux qui disposent de tous les instruments légaux d’identifier s’il existe d’autres facteurs perturbateurs sur le marché » a explique Petre Daea.
Parmi les facteurs susceptibles d’influencer les coûts de production et de transport, figure aussi la majoration des tarifs énergétiques et du prix des carburants, ainsi que la dépréciation de la monnaie nationale le leu par rapport à l’Euro. Mais la totalité de ces facteurs n’aurait pas pu provoquer une majoration du simple au double du prix des produits alimentaires, déclare le président des syndicats de l’industrie alimentaire, Dragos Frumosu : « Il est difficile de pénaliser quelqu’un parce qu’en fin de compte il s’agit d’un marché libre. Le problème c’est l’attitude de mépris de ceux qui font augmenter les prix envers les consommateurs qui leur mettent quotidiennement de l’argent dans la poche », explique Dragos Frumosu. Alors que celui-ci accuse un « jeu » au niveau international au bénéfice des producteurs, le président du patronat de l’industrie alimentaire Sorin Minea ne croit pas en une théorie de la conspiration. Il affirme que les actuelles augmentations des prix ne constituent que le début d’un processus dont les effets majeurs seront visibles au cours de l’année prochaine.
« La majoration des prix à l’avenir inclura des coûts supplémentaires : électricité, énergie, carburants, inflation, dépréciation du leu, majoration du salaire brut. Tous ces éléments contribueront à la création d’un nouveau prix » explique Sorin Minea. Selon les chiffres de l’Institut national des statistiques, durant les dix premiers mois de cette année, le prix de l’électricité a progressé de plus de 7%, le prix de l’énergie thermique a augmenté de 3% et celui du gaz de 2%. (Roxana Vasile)