Politiques bancaires
C’est pour la deuxième fois cette année que la Banque centrale de Roumanie procède à la réduction de son taux directeur, après celle de février dernier qui avait porté ce taux de 3,75 à 3,5 %. Par conséquent, l’institution financière mentionnée recommande aux banques commerciales de ne pas baisser les taux d’intérêt des dépôts et de reprendre l’octroi des crédits.
România Internațional, 05.08.2014, 15:00
C’est pour la deuxième fois cette année que la Banque centrale de Roumanie procède à la réduction de son taux directeur, après celle de février dernier qui avait porté ce taux de 3,75 à 3,5 %. Par conséquent, l’institution financière mentionnée recommande aux banques commerciales de ne pas baisser les taux d’intérêt des dépôts et de reprendre l’octroi des crédits.
Voici ce que déclarait le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu : « Notre message est le suivant: les banques doivent comprendre le fait qu’elles ont traversé un processus relativement douloureux, avec un niveau élevé de dépendance et des lignes de financement à l’étranger, y compris auprès des banques mères. Nous demandons aux banques d’avoir une vision, de se rapprocher des clients, de consolider leurs fondements de crédit et de travailler ensemble avec les clients pour trouver des projets viables. Le manque de projets en Roumanie est plutôt une excuse. Il incombe aux banques aussi de créer un véritable business, comme on dit, puisqu’elle travaillent avec les clients. »
La direction de la Banque centrale a décidé de maintenir les ratios des réserves minimes obligatoires applicables aux passifs en monnaie nationale et en devises étrangères des institutions de crédit, respectivement à 12% et 16%. Par ailleurs, elle a révisé à la baisse ses prévisions d’inflation, de 3,3% à 2,2% pour la fin 2014 et à 3% pour la fin 2015.
Dans ce contexte, le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, a admis que l’institution financière qu’il dirige pourrait décider d’une nouvelle réduction du taux directeur, si la tendance décroissante de l’inflation s’inscrivait dans la durée. Il a également précisé que la banque nationale allait prendre en compte, dans ses prises de décisions, le fait que les taux d’intérêt des dépôts sont négatifs dans plusieurs pays et que les banques locales s’empressent de diminuer les taux d’intérêt non pas des crédits, mais des épargnes, lorsque les Banques centrales opèrent des réductions des taux directeurs.
Pour sa part, l’économiste en chef de la Banque nationale roumaine, Valentin Lazea, a déclaré dans une interview à AGERPRES que c’est pour la première fois que la Roumanie remplit tous les cinq critères nominaux requis pour l’adoption de l’euro, y compris ceux relatifs à l’inflation et à la convergence réelle. Il a pourtant mis en garde contre les risques qui, sur le long terme, menacent de détériorer cette situation. De l’avis de Valentin Lazea, tous les facteurs qui contribuent à la création du PIB potentiel sont en passe de se dégrader, à savoir les capitaux, la main d’œuvre et la productivité. Pour redresser les capitaux, affirme-t-il, il faut accélérer l’absorption des fonds européens et mettre en place des mesures censées stimuler les investissements étrangers directs.
Au chapitre main d’œuvre, il faudrait des politiques pro-natalistes et d’immigration efficaces. Enfin, on ne saurait améliorer la productivité en l’absence d’une réforme substantielle de l’éducation. (trad. Mariana Tudose)