Plans de restructuration et protestations
La réorganisation des institutions publiques centrales et des entreprises d’Etat censée réduire les dépenses budgétaires entraine le mécontentement des employés
Roxana Vasile, 23.01.2025, 12:53
Le déficit énorme et l’intransigeance de la Commission européenne qui exige constamment que Bucarest prenne des mesures pour le réduire – voilà ce qui a déterminé le gouvernement de coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National-Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie à prendre des décisions très impopulaires.
Dans ce contexte, début 2025, de nombreux employés du secteur public ont vu toute indexation ou augmentation de salaire gelée par décret gouvernemental. Les retraités n’ont plus vu leurs pensions indexées sur le taux d’inflation, comme promis. Qui plus est, ces jours-ci, la réorganisation des institutions publiques centrales et des entreprises publiques a été aussi annoncée.
Des réductions de postes au Parlement
D’ailleurs, mercredi dernier, il a été annoncé que le nombre de fonctionnaires public au sein du Parlement roumain serait réduit d’environ 400 postes, ce qui a provoqué une manifestation spontanée des employés dans les couloirs de l’institution. Par exemple, au Sénat, quelque 180 postes sur un total de près de 800 seront supprimés, aux dires du chef de file libéral et président du Sénat, Ilie Bolojan. Et ce n’est pas tout, le parc automobile et les quotas de carburants seront également réduits.
« Sur un total de 796 postes, il y aura environ 618 postes. Personne ne va licencier les collègues qui devront partir. Partout où le nombre de postes d’exécution sera inférieur à celui actuel, conformément à la loi, des concours seront organisés. Je vous garantis qu’il n’y aura aucune influence politique. »
A la Chambre des députés, plus de 200 postes seront supprimés sur un total d’environ 1 100 – a déclaré à son tour le président social-démocrate de la Chambre, Ciprian Şerban.
Des mécontentements et des réactions de soutien
Dans ce contexte, l’Union Sauvez la Roumanie a demandé aux leaders de la coalition gouvernementale de présenter publiquement toutes les mesures visant à réduire les dépenses de l’Etat, ainsi que les critères de sélection des employés, « afin de garantir que les personnes qui restent sont compétentes, pas seulement des planqués ».
Qui plus est, plusieurs fédérations syndicales ont manifesté leur soutien face aux employés du Parlement qui pourraient perdre leur emploi. Selon la Fédération nationale des syndicats de l’administration la méthode par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et communiquées est abusive et opaque. Les dirigeants du Syndicat des fonctionnaires publics du Parlement et du Syndicat du Personnel sous contrat affirment, quant à eux, que cette réorganisation manque d’équité.
Au sein de la société les opinions sont tout aussi divisées. Si certains applaudissent les mesures envisagées, d’autres les contestent, rappelant que la réduction du nombre de sièges au Parlement devrait commencer par les sénateurs et les députés eux-mêmes, conformément au résultat d’un référendum consultatif de 2009 visant la transition vers un Parlement monocaméral à 300 sièges.
D’ailleurs, ces quatre dernières années, le nombre d’employés du secteur public a augmenté de 56 000, affirment ceux qui soutiennent l’action du gouvernement. D’autres rappellent en revanche que parmi les salariés du secteur public on retrouve également ceux de l’Education, de la Santé, de l’Armée ou encore de la Police – des secteurs en proie à une véritable pénurie de personnel depuis de nombreuses années.