Plan de réduction du déficit budgétaire
La Roumanie devrait présenter à la Commission européenne un plan de réduction du déficit budgétaire d’ici le 15 octobre. Stefan Stoica nous en dit plus.
Ştefan Stoica, 03.10.2024, 12:38
Les agences de notation, les économistes, les analystes –tous tirent la sonnette d’alarme à cause du déficit budgétaire excessif de la Roumanie, qui pourrait atteindre les 8 % du PIB cette année. D’ailleurs, les Etats membres de l’Union européenne doivent soumettre à la Commission, d’ici le 15 octobre, un plan de réduction de leur déficit.
La Roumanie fait partie des pays qui ne l’ont pas encore fait, mais le gouvernement social-libéral de Bucarest promet de respecter le délai et de présenter un plan sur sept ans pour garder le déficit dans les limites acceptées par l’Union européenne.
Le plan septennal expliqué par le ministre des Investissements et des Projets européens
Le ministre des Investissements et des Projets européens, Adrian Câciu détaille :
« Ce plan sur 7 ans s’accompagne d’une série de réformes qui, d’ailleurs, ne devraient surprendre personne. Elles figurent dans le Plan National de Relance et de Résilience. Il s’agit tout simplement d’un calendrier actif pour que ces réformes soient mises en œuvre. A ce que je sache – et j’espère bien que les choses se passent bien, car je pense que nous sommes une coalition de personnes responsables – d’ici le 15 octobre ce plan sera mis sur la table de la coalition, approuvé et envoyé à la Commission. C’est un plan général, en fait. C’est le premier bilan que nous envoyons ; en suite il y aura, évidemment, des négociations techniques avec la Commission, qui pourraient durer jusqu’à avril 2025, date à laquelle en fait la Commission fera le dernier ajustement pour tous les Etats membres. La Roumanie n’est pas le seul Etat engagé dans une procédure de déficit excessif. » a expliqué Adrian Câciu.
Dépenser moins, collecter plus
Les mesures de consolidation fiscale et budgétaire les plus importantes visent à réduire les dépenses et, en même temps, à faire augmenter davantage la collecte des recettes au budget l’Etat suite à la numérisation du Fisc, a encore déclaré le ministre Câciu. Selon lui, il faut continuer à réduire les dépenses qui ne sont pas nécessaires, notamment dans les grands services publics, dont les institutions ont besoin de réforme et voire améliorer de la qualité des services offerts.
Par ailleurs, la numérisation de l’Agence nationale de l’administration fiscale – ANAF – doit rapporter au budget non seulement 0,5% du PIB en termes de recettes récupérées. En fait, le ministre Adrian Câciu table sur 2-3 % l’année prochaine. Et lui de souligner que la Roumanie a besoin de ce plan de réduction du déficit sur sept ans, convenu avec la Commission européenne, étant donné que les dépenses d’investissement de l’Etat sont très élevées, et, que sans doute personne ne veut les reporter ou les annuler.
Premier collectif budgétaire de l’année
Rappelons-le, l’Exécutif de Bucarest vient de finaliser le projet du premier collectif budgétaire de cette année, qui est un collectif positif. Celui-ci est basé sur un déficit budgétaire de 6,9 % du PIB et une croissance économique révisée à la baisse, de 2,8 %, contre l’estimation précédente, de 3,4 %. A ce moment-là, le ministre des Finances, Marcel Boloş, a déclaré que des ressources financières supplémentaires avaient été allouées aux grands projets d’investissement, soit le leitmotiv des discours des décideurs politiques de Roumanie. Enfin, le même ministre Boloş, soutenu par le Premier ministre Marcel Ciolacu, a assuré que le déficit était soutenable.