Perspectives pour la Roumanie en 2016
C’est le moment du changement – a déclaré mercredi devant le Parlement le président roumain Klaus Iohannis, exhortant la classe politique à répondre aux attentes de la société l’année prochaine. Et ce sont de très grandes attentes! Les Roumains les ont criées dans la rue, mécontents d’une corruption devenue endémique, allant jusqu’à engendrer, en novembre, le départ du pouvoir du gouvernement Victor Ponta, dominé par les sociaux-démocrates.
Roxana Vasile, 17.12.2015, 13:47
C’est pourquoi, pour 2016, le grand enjeu, c’est, dans la vision du chef de l’Etat, de reconstruire la confiance en la politique et en sa capacité d’établir la direction fixée. Ce mois-ci, l’on commémore 26 années depuis que les Roumains se sont soulevés contre le régime communiste. Or, la meilleure manière d’honorer le sacrifice de ceux qui ont perdu la vie au nom de la liberté et de la démocratie est de faire un autre type de politique. C’est pourquoi le président Iohannis a proposé pour 2016 un renouvellement des idées, des pratiques et des hommes politiques. Klaus Iohannis: « Reconstruire la confiance en la classe politique est le thème que je propose dans la perspective de l’année 2016. Reconstruire la confiance en les institutions démocratiques, en l’acte politique, en les partis et en ceux qui les représentent. Je suis aujourd’hui porteur du message de renouveau que nos concitoyens énoncent sous différentes formes. »
Nous avons besoin d’une Roumanie éduquée, un projet national censé encourager la culture, l’innovation et la recherche, stimuler la créativité et apprécier la performance. Une gouvernance responsable est également souhaitée, ainsi qu’une croissance économique qui se reflète dans le niveau de vie de chaque Roumain, au quotidien. Le nouveau gouvernement de technocrates de Bucarest a d’ailleurs remporté un premier succès mercredi.
Le Parlement a adopté à une ample majorité, dans la forme à laquelle les commissions de spécialité avaient donné l’avis favorable, le budget de l’Etat et celui de la sécurité sociale pour 2016, conçues pour un niveau maximum de déficit de 3% du PIB admis par l’UE et tablant sur une croissance de 4,1%. Le premier ministre Dacian Cioloş, ancien commissaire européen à l’Agriculture, a assuré que son équipe allait gérer les fonds de manière transparente, efficiente et prudente, de manière à éviter les dérapages.
Le premier ministre Dacian Cioloş : « Nous ferons tous les efforts permis, du point de vue légal et administratif, pour assurer une transparence aussi grande que possible de l’exécution budgétaire, de la manière dont l’argent est utilisé, de la manière dont les fonds sont orientés. D’une part, pour que les citoyens sachent comment les deniers publics sont dépensés, et de l’autre, pour que nous, le gouvernement, nous puissions agir et réagir en temps réel lorsque certaines exécutions budgétaires que nous avions prévues ne sont pas réalisées et que nous puissions réorienter l’argent vers les investissements. »
En un mot, 2016 s’annonce de bon augure. Dans les déclarations, du moins. Reste à voir dans quelle mesure les intentions se transformeront en réalités palpables, bénéfiques pour l’ensemble de la société.