Partenariat stratégique franco-roumain
La Roumanie et la France réaffirment leur engagement de consolider leurs relations bilatérales privilégiées.
Bogdan Matei, 05.11.2024, 12:52
Dès le XIXe siècle, Paris était l’option numéro un pour les élites roumaines qui envoyaient leurs enfants étudier à l’Occident. C’est également en France que se sont réfugiés de nombreux révolutionnaires roumains de 1848, après que leur mouvement de renouveau a été écrasé par la réaction interne, soutenue par les troupes d’invasion ottomanes et tsaristes. Selon les historiens le soutien ferme de l’empereur français Napoléon III a été décisif pour pouvoir parachever l’Union des Principautés Roumaines de Valachie et de Moldavie en 1859. La France a également été un lieu de prédilection pour l’asile des militants anticommunistes qui ont fui la dictature instaurée en Roumanie par l’armée soviétique d’occupation. Le sculpteur Constantin Brâncuși, l’essayiste Emil Cioran et le dramaturge Eugène Ionesco – autant personnalités de renommée mondiale, française et roumaine. Dans l’Hexagone, les médias et l’opinion publique de ont vibré, émus, lors de la Révolution roumaine anticommuniste de 1989, qui avait fait plus de mille morts.
Après la restauration de la démocratie à Bucarest, les relations bilatérales franco-roumaines sont devenues de plus en plus cordiales et étroites, culminant en 2008 avec la signature d’un Partenariat stratégique, alors qu’en septembre 2006 Bucarest avait accueilli en première absolue le Sommet de la Francophonie.
Voici un très bref aperçu des relations roumano-françaises au fil du temps. Et elles ne font que se renforcer.
Lundi soir, à Paris, les premiers ministres – roumain, Marcel Ciolacu, et français, Michel Barnier, ont discuté du renforcement du Partenariat stratégique bilatéral, en mettant l’accent sur les volets économique et de la défense. Les deux chefs de gouvernement ont convenu que les investissements dans des secteurs clés tels que l’informatique, l’aéronautique et l’énergie étaient essentiels. Le fait que le commerce bilatéral a doublé au cours de ces 16 années de Partenariat stratégique, sa tendance à la hausse et les relations économiques traditionnelles, comme celles entre Dacia et Renault – autant d’arguments solides pour poursuivre la coopération sous une forme renforcée – a déclaré le Premier ministre Marcel Ciolacu, cité par le correspondant de Radio Roumanie à Paris.
Le chef de l’Exécutif de Bucarest s’est également félicité de la coopération solide dans le domaine de la sécurité, de la décision du président français Emmanuel Macron que la France assume le rôle de nation-cadre du Groupement tactique de l’OTAN présent en Roumanie, tout de suite après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, un élément essentiel pour le renforcement de la position de l’Alliance sur son flanc Oriental.
Et c’est toujours dans le cadre des pourparlers à Paris entre les deux premiers ministres qu’a été évoqué le souhait de la France de faire croître sa présence militaire en Roumanie. A noter qu’actuellement 800 militaires français sont déployés en terre roumaine. Et pas en dernier lieu, ce fut aussi l’occasion aussi pour le premier ministre roumain de remercier son homologue Michel Barnier pour le soutien constant de la France concernant l’intégration complète de la Roumanie dans l’espace Schengen de libre circulation européenne, ainsi que pour son appui en vue de l’adhésion de la Roumanie à l’OCDE, une priorité majeure du gouvernement de Bucarest. Notons pour terminer que l’année prochaine, la Roumanie et la France célébreront 145 ans de relations diplomatiques et de nombreux événements sont en cours de préparation pour témoigner de la richesse des deux cultures et leurs interactions.