Pacte pour la santé
Dans une émission télévisée, diffusée sur une chaîne privée, le premier ministre de la Roumanie, Victor Ponta, a avancé la proposition d’un pacte pour la santé, qui soit accepté par tous les partis politiques. Selon lui, pour stopper l’exode des spécialistes roumains, il faudrait garantir le financement constant du système de santé, assurer des conditions de travail meilleures et majorer les salaires.
Valentin Țigău, 20.04.2015, 13:31
Dans une émission télévisée, diffusée sur une chaîne privée, le premier ministre de la Roumanie, Victor Ponta, a avancé la proposition d’un pacte pour la santé, qui soit accepté par tous les partis politiques. Selon lui, pour stopper l’exode des spécialistes roumains, il faudrait garantir le financement constant du système de santé, assurer des conditions de travail meilleures et majorer les salaires.
Le chef du cabinet de Bucarest estime que le pays a besoin de quatre ans tout au plus pour résoudre ce blocage: « Dire que l’on va tripler les salaires dès demain c’est faire une promesse qui manquerait de sérieux et de réalisme. Il faut s’accorder une perspective de deux, trois, voire quatre ans pour la hausse des revenus. En l’absence de cette perspective temporelle, la compétition européenne nous privera certainement de nos meilleurs médecins. Bref, nous finançons le programme pour la santé et le mettons en œuvre, à moins qu’il existe un accord politique en ce sens».
Auparavant, le ministre de la santé, Nicolae Bănicioiu, avait affirmé que la situation serait désastreuse dans ce secteur si les rétributions ne bénéficiaient pas d’une majoration substantielle dans les trois années à venir. Et lui d’ajouter que si les médecins roumains migrent vers l’Occident c’est aussi à cause du fait que les postes sont bloqués.
Nicolae Bănicioiu: « Les diplômés qui ont achevé leurs études de médecine en Roumanie entre 2010 et 2014 se sont vu obligés à quitter le pays, à défaut de perspective d’emploi. C’est nous, donc, qui les y avons poussés. Bien d’entre eux choisissent de partir pour l’étranger attirés par des salaires beaucoup meilleurs. De ce point de vue, nous sommes nettement désavantagés face à la concurrence de l’Occident, où un médecin spécialiste touche un salaire mensuel de plusieurs milliers d’euros. »
Le ministre roumain de la santé a fait savoir que depuis octobre dernier une large série de postes a toutefois été débloquée, ce qui a permis d’embaucher 4.500 personnes. Les recrutements devraient continuer au cours de 2015, afin de diminuer le déficit de personnel, soit 40 mille postes à pourvoir. Aux problèmes liés aux carences en matière de ressources humaines et au nombre insuffisant d’hôpitaux vient s’ajouter le nombre croissant de malades: 500 mille Roumains souffrent de cancer et plus de 2 millions sont atteints d’hépatite B et C, a indiqué le ministre de la santé.
Selon un rapport de l’OCDE (LOrganisation de coopération et de développement économique), avec 2,5 médecins pour mille habitants, la Roumanie se situe en dessous de la moyenne européenne qui est de 3,4 et ce en raison notamment de l’exode du personnel médical. Les données les plus récentes fournies par l’Ordre des Médecins de Roumanie montrent que toutes les quatre heures un médecin roumain choisit de partir travailler à l’étranger. Plus de 14.000 médecins roumains ont fait ce choix entre 2007, date de l’adhésion de la Roumanie à l’UE, et la fin de 2013. (trad. Mariana Tudose)