Opinions sur la réforme administrative
Aux dires des autorités de Bucarest, la régionalisation de la Roumanie est un des plus amples projets déroulés dans ce pays depuis la chute du communisme. La dernière réforme de ce genre date des années ’60. Approuvés par le gouvernement, les principaux points de la réorganisation administrative prévoient le découpage de la Roumanie en plusieurs régions. Celles-ci devraient avoir un conseil et un président, désignés par vote populaire, à même de gérer les budgets locaux, les fonds européens et gouvernementaux. Les nouvelles régions auront des compétences accrues par rapport aux autorités départementales actuelles.
Leyla Cheamil, 11.03.2013, 14:57
Aux dires des autorités de Bucarest, la régionalisation de la Roumanie est un des plus amples projets déroulés dans ce pays depuis la chute du communisme. La dernière réforme de ce genre date des années ’60. Approuvés par le gouvernement, les principaux points de la réorganisation administrative prévoient le découpage de la Roumanie en plusieurs régions. Celles-ci devraient avoir un conseil et un président, désignés par vote populaire, à même de gérer les budgets locaux, les fonds européens et gouvernementaux. Les nouvelles régions auront des compétences accrues par rapport aux autorités départementales actuelles.
Le développement économique équilibré compte parmi les objectifs de la régionalisation de la Roumanie a affirmé le vice-premier ministre Liviu Dragnea : « Au cas où ce projet sera construit sur des critères politiques, il détruira la Roumanie. Nous n’avons qu’une seule chance : envisager les régions selon des analyses très rigoureuses, suite à des débats à travers le pays, afin d’avoir une base sérieuse pour le projet final. La régionalisation ne suivra pas non plus des critères ethniques. Elle vise deux objectifs majeurs : générer un développement équilibré du pays et rendre les services publics plus proches du citoyen. »
En 2011, les leaders de la minorité magyare de Roumanie annonçaient leur opposition face à tout projet de régionalisation qui omettait le critère ethnique. Des milliers de membres de cette minorité qui compte environ 7% de la population du pays et qui est concentrée dans le centre de la Roumanie ont protesté dimanche en faveur de l’autonomie territoriale et notamment contre le projet de régionalisation de la Roumanie. L’Union démocratique des Magyars de Roumanie n’a pas participé aux manifestations organisées par les radicaux hongrois. Aux dires du premier ministre social-démocrate Victor Ponta, les leaders de l’Union ont compris qu’ils pouvaient obtenir plus d’avantages par le dialogue et la négociation, que par la confrontation et l’extrémisme.
Par ailleurs, le leader de l’opposition démocrate-libérale, Vasile Blaga, affirme que le projet de régionalisation peut être mis en œuvre selon les principes du domaine, qui régissent aussi le fonctionnement de l’UE : «Il ne faut pas découvrir l’eau chaude, mais adopter le modèle appliqué par l’UE. Tout le monde peut faire un découpage administratif et territorial afin de produire les meilleurs services publiques pour les citoyens, aux coûts les plus bas. La directive de la Commission Européenne 1054/2001 passe en revue clairement les principes à la base de la régionalisation : le critère historique, géographique, social-culturel, économique, environnemental et démographique, c’est-à-dire qu’une région doit compter entre 800 mille et 3 millions d’habitants. »
Un conseil consultatif, formé par hommes politiques mais aussi par représentants du milieu académique, du patronat, des syndicats et des ONGs doit achever avant le 1er juillet les débats et les études d’impact qui seront utilisés dans la mise en place de la régionalisation. (trad.: Alex Diaconescu)