Ondes de choc du conflit à Gaza
Les poussées de violence, qui se manifestent périodiquement au Proche Orient, sont en fait les épisodes de la guerre interminable que se livrent Israël et les organisations terroristes, du Liban ou des territoires palestiniens. La diplomatie de Bucarest suit de près la situation, car la Roumanie se sent responsable du sort de certains des habitants de cette région. Ce sont, d’une part, plusieurs centaines de milliers de citoyens israéliens originaires de Roumanie, dont nombreux ont gardé la nationalité roumaine.
Bogdan Matei, 21.07.2014, 13:36
De l’autre, il est question des Roumains et surtout des Roumaines mariées à des Palestiniens et qui vivent en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Il y a une semaine, au tout début des opérations de l’armée israélienne contre les terroristes de Gaza, les autorités de Bucarest ont coordonné le rapatriement, sur demande, de 84 ressortissants roumains de la Bande de Gaza. Dans des entretiens téléphoniques avec ses homologues d’Israël, Avigdor Lieberman, de Palestine, Riad al-Malki et de Jordanie, Nasser Judeh, le ministre roumain des affaires étrangères, Titus Corlăţean, a tenu à remercier pour l’appui prêté à cette action de rapatriement.
Sans le soutien de ces Etats, l’opération n’aurait pas pu avoir lieu, vu les conditions de sécurité extrêmement difficiles dans la région, a déclaré le chef de la diplomatie roumaine. En raison de l’insécurité croissante, le week-end dernier, 19 autres citoyens roumains et leurs familles ont été rapatriés, le nombre des personnes évacuées par l’Etat roumain de la bande de Gaza s’élevant jusqu’ici à 103. L’évacuation a été minutieusement mise au point, y compris sous l’aspect de la bureaucratie.
Titus Corlăţean : « La partie israélienne doit approuver chaque nom figurant sur la liste. Il y a eu des situations où, pour des raisons relevant de la compétence et des procédures israéliennes de vérification dans le cas des familles mixtes, nous n’avons reçu l’approbation d’évacuation que pour les femmes et les enfants, l’époux, quelle qu’en soit la nationalité, devant rester sur place. Nous continuons d’être confrontés à de telles situations, où il nous faut œuvrer pour obtenir toutes les approbations nécessaires. Une nouvelle opération d’évacuation n’est pas à exclure.»
Le ministre roumain des affaires étrangères a également fait savoir qu’à l’occasion de la prochaine rectification budgétaire, il allait demander des fonds supplémentaires destinés aux interventions d’urgences en matière d’assistance consulaire. Ces fonds seraient déjà épuisés, après le rapatriement des 84 personnes, le coût total de l’opération s’étant chiffré à quelque 80.000 euros. L’implication de la Roumanie dans la région est non seulement logistique, financière et humanitaire, mais aussi politique et diplomatique. Bucarest a constamment plaidé en faveur d’un règlement pacifique du conflit au Proche Orient.
En pleine guerre froide, vers la fin des anées ’60, la Roumanie a été l’unique pays du bloc communiste à ne pas avoir rompu les relations diplomatiques avec Israël, même si elle entretenait également des rapports cordiaux avec l’ancien leader palestinien, Yasser Arafat. Plus tard, tous les trois présidents de la Roumanie post-communiste allaient se rendre aussi bien en Israël que dans les territoires palestiniens et plaider pour la solution à deux Etats — juif et arabe – qui coexistent paisiblement et respectent mutuellement leur sécurité. (trad.: Mariana Tudose)