Nouvelles réactions aux modifications apportées au Code fiscal
Les grandes banques et les grandes compagnies énergétiques, tout comme des représentants du milieu d’affaires, des associations des investisseurs roumains et étrangers ou encore des analystes économiques ont réagi, la semaine dernière, à l’intention du gouvernement d’imposer de nouvelles taxes aux banques, aux sociétés énergétiques et de télécommunications et aux fonds privés de gestion de pensions de retraite. Un scénario gouvernemental qui a mis directement dans le rouge la Bourse de Bucarest qui a enregistré son indice le plus bas historique depuis la crise de 2008.
Newsroom, 24.12.2018, 13:03
Les grandes banques et les grandes compagnies énergétiques, tout comme des représentants du milieu d’affaires, des associations des investisseurs roumains et étrangers ou encore des analystes économiques ont réagi, la semaine dernière, à l’intention du gouvernement d’imposer de nouvelles taxes aux banques, aux sociétés énergétiques et de télécommunications et aux fonds privés de gestion de pensions de retraite. Un scénario gouvernemental qui a mis directement dans le rouge la Bourse de Bucarest qui a enregistré son indice le plus bas historique depuis la crise de 2008.
Face à toutes ces réactions, le cabinet Dancila a fait la sourde oreille et, après quelques légères modifications, il a fini par adopter ladite ordonnance. Dans le domaine énergétique, le gouvernement a plafonné le prix du gaz et de l’électricité à commencer par le 1er janvier 2019 jusqu’en 2022. Une mesure censée protéger les consommateurs au détriment du budget public. Pour combler ce trou dans le budget, les responsables roumains ont décidé d’imposer aux compagnies énergétiques une taxe de 2% sur leur chiffre d’affaires. Une mesure que le cabinet de Viorica Dancila imposera aussi à toutes les banques si l’indice de référence ROBOR utilisé pour le crédit dépassera les 2%.
Pour justifier une telle démarche, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, a invoqué une série de documents de la Banque centrale roumaine et de la Banque centrale européenne qui indiquent des pratiques incohérentes des institutions bancaires envers la population et envers l’économie. En Roumanie, a précisé le ministre, « le rendement sur le capital investi est supérieur à 21%, soit trois fois plus élevé que la moyenne européenne. En plus, la Roumanie affiche le plus grand écart entre le taux d’intérêt des prêts et celui des dépôts ».
Il convient de préciser que ces modifications ne sont pas les seules à avoir provoqué le mécontentement du milieu d’affaires. Selon les nouvelles réglementations mises en place par ordonnance d’urgence, le deuxième pilier des pensions complémentaires administrées par un fonds privé deviendra facultatif. Concrètement, même s’ils ne peuvent plus retirer leur argent au bout de quelques années de contribution, comme l’avait proposé dans un premier temps le ministre Teodorovici, les Roumains auront la possibilité de le transférer, au bout de 5 ans de contribution, au fonds administré par l’Etat qui souffre d’un déficit chronique.
Même si la contribution au deuxième pilier de retraite sera maintenue à 3,75%, la décision du gouvernement de baisser les commissions de gestion frappera de plein fouet les fonds privés. Aux dires de leurs administrateurs, toutes ces modifications entraîneront des effets négatifs les six mois à venir. Révoltée, l’USR, d’opposition, a appelé l’Avocat du peuple à contester auprès de la Cour constitutionnelle l’ordonnance d’urgence sur les mesures fiscales qui, dit-elle, déclenchera une crise grave.
Les Roumains, qu’ils travaillent dans le secteur public ou privé, se retrouveront encore plus pauvres ou pire, ils risqueront le chômage suite aux licenciements et à la majoration des taux d’intérêts perçus par les banques. Une première conséquence négative de l’ordonnance d’urgence sera la hausse des tarifs de l’énergie et des télécommunications, parallèlement au ralentissement des investissements. De ce fait, le gouvernement sera contraint à demander l’aide du FMI pour pouvoir payer les salaires et les retraites. (Ioana Stancescu)