Nouvelles protestations en Roumanie
La majorité PSD-ALDE au pouvoir en Roumanie souhaite instituer un seuil aussi élevé que possible du préjudice engendré, alors que les opposants considèrent cela une tentative du pouvoir de sauver ses membres accusés d’abus de fonctions, à commencer par l’homme fort de la coalition, le leader social-démocrate Liviu Dragnea.
Corina Cristea, 06.11.2017, 14:46
La majorité PSD-ALDE au pouvoir en Roumanie souhaite instituer un seuil aussi élevé que possible du préjudice engendré, alors que les opposants considèrent cela une tentative du pouvoir de sauver ses membres accusés d’abus de fonctions, à commencer par l’homme fort de la coalition, le leader social-démocrate Liviu Dragnea.
Mécontents aussi d’autres projets de lois, ainsi que des politiciens de la coalition au pouvoir en Roumanie, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus, dimanche soir, dans les rues de Bucarest et de plusieurs grandes villes du pays, mais aussi dans la diaspora. Dans la capitale, les gens se sont rassemblés devant le bâtiment du gouvernement et ont marché ensuite vers le Palais du parlement. Les plus de 20.000 protestataires ont crié des slogans antigouvernementaux, affirmant que l’incompétence et la corruption dominent le pouvoir en place. Les gens sont également mécontents de la démarche politique à l’égard de l’enseignement, de la santé ou encore de ce qu’ils appellent les balbutiements dans le système fiscal :
Manifestante 1 : « Je veux un pays normal. Et que mon enfant vive dans une société saine. Je ne veux plus le pousser à partir à l’étranger. Je ne veux plus souhaiter quitter le pays. Que le PSD s’en aille, et, de mon point de vue, que toute la classe politique d’après décembre ’89 s’en aille. »
Manifestante 2 : « Selon moi, les modifications des lois de la justice se font strictement pour eux. Quel brouillamini fiscal ! Absolument tous les gens avec lesquels je discute se demandent dans quelle direction va ce pays et si cela vaut encore la peine d’y investir, d’y rester ou s’il faut fermer boutique et partir. »
Dans toutes les grandes villes du pays – à Braşov, Cluj ou Timişoara, à Sibiu, à Iaşi, Arad, Suceava, Brăila, Constanţa, Oradea ou Ploieşti – les gens se sont mobilisés sur les réseaux sociaux. « Notre but pour descendre dans la rue est le même qu’en février, mais au carré cette fois-ci. Parce que ce qui s’est passé l’hiver dernier, la célèbre ordonnance 13, est revenu au parlement, mais puissance 2.
C’est même plus grave que ce qui s’est passé l’hiver dernier, au parlement roumain. Ce qu’ils souhaitent, c’est non seulement que les grands politiciens ou ceux qui occupent de hautes fonctions dans cet Etat échappent aux peines, mais aussi supprimer certaines infractions du Code pénal qui les viseraient en premier lieu. Ces gens-là ont dépassé toutes les limites possibles. Je le répète, ce qui s’est passé en février a été très grave, lorsqu’ils ont essayé de faire passer nuitamment une ordonnance d’urgence, comme des voleurs, pour se dispenser des peines de prison ou pénales, mais maintenant, c’est beaucoup plus grave », a déclaré Sebastian Duma, le président de l’Association Oradea Civică et organisateur de la protestation dans cette ville de l’ouest du pays.
Une opinion que partagent d’ailleurs les protestataires de plusieurs autres régions. Les mesures fiscales envisagées – soit le transfert des contributions sociales de l’employeur vers l’employé – créent des mécontentements ; des craintes existent que cette mesure, dont l’application est prévue à partir de l’année prochaine, n’entraîne une baisse des salaires et une perte d’emplois. (Trad. Ligia Mihaiescu)