Nouvelles mesures fiscales et bancaires
L’intention du gouvernement roumain d’adopter un Arrêt d’urgence par lequel ceux qui ont des crédits auprès des banques et ont un revenu mensuel de maximum 1610 lei(quelques 360 euros) puissent convenir à la suite d’une entente avec leur banque de ne payer deux ans durant que la moitié du versement mensuel, a enflammé les esprits à Bucarest.
Corina Cristea, 13.02.2014, 14:26
L’intention du gouvernement roumain d’adopter un Arrêt d’urgence par lequel ceux qui ont des crédits auprès des banques et ont un revenu mensuel de maximum 1610 lei(quelques 360 euros) puissent convenir à la suite d’une entente avec leur banque de ne payer deux ans durant que la moitié du versement mensuel, a enflammé les esprits à Bucarest.
Présentée comme une modalité d’appui des bons payeurs à revenus modestes, cette mesure a été cataloguée par l’opposition et par le président Traian Bàsescu comme discriminatoire et les accusations ont fusé, également, vers la BNR , notamment pour s’être impliquée dans un projet électoral. Selon Traian Bàsescu, les bénéficiaires de cette mesure parviendraient à payer davantage en fin de compte, après le calcul des intérêts et compte tenu du fait que le délai de remboursement est prolongé: « J’ai refusé de croire que la BNR serait impliquée dans les préparatifs d’un tel programme, car c’est un faux, c’est une tromperie pour ceux qui en bénéficieraient, tout comme pour les autres Roumains. J’ai vérifié et, effectivement, l’idée est partie de la BNR. Je veux que la Banque Nationale quitte tout de suite cette ligne d’être contrôlée par un gouvernement corrompu et doit le faire tout de suite. »
En réplique la Banque centrale a annoncé n’avoir pris aucune décision de politique monétaire ou bancaire en matière de ré-échelonnement des primes des crédits contractés auprès des banques par la population ayant des revenus en dessous du salaire moyen net. La BNR a précisé qu’elle n’a été que consultée à propos de ce projet avant et pendant les négociations que les autorités roumaines ont eu avec le FMI, la Commission Européenne et la Banque Mondiale. Le premier ministre Victor Ponta a , à son tour, répondu aux accusations formulées par le président: « La Banque Nationale est une des institutions, peu nombreuses, de Roumanie qui, le long des années, a gagné le respect pour son professionnalisme, pour l ‘équidistance politique et pour son engagement vis-à-vis de tout ce que veut dire intérêt publique et intérêt national. Nous félicitons la Banque Nationale, nous lui souhaitons beaucoup de succès à l’avenir dans son effort extraordinaire en faveur de la stabilité de la Roumanie, quelles que soient les changements politiques. »
Une mesure fiscale envisagée par les gouvernants est, aussi, celle de remplacer le taux unique de 16% par l’impôt progressif sur les revenus, à trois niveaux, mesure contenue dans la stratégie fiscale-budgétaire de l’exécutif de 2014 à 2016. Les petits salaires pourraient être imposés de 8% à 12% , maintenant le taux de 16% pour les autres. Les hommes d’affaires disent qu’à première vue, le salaire différencié semble avoir des effets positifs car menant à la croissance de la consommation au sein de la couche la plus pauvre de la population…(trad. : Costin Grigore)