Nouvelles affaires judiciaires retentissantes
Le Parquet national anti-corruption ne cesse d’étoffer son palmarès d’une année à l’autre. Rien qu’en 2014, il rapportait plus de 1500 peines de prison, dont certaines prononcées contre des ministres, des parlementaires, des magistrats ou des officiers de police. Des affaires retentissantes, telle Microsoft, où neuf ministres ont été impliqués, Lukoil ou encore EADS, allaient prouver, pour la première fois depuis 2005, que les personnages importants avaient eux aussi à rendre des comptes quand il s’agit de la mauvaise gestion de l’argent public. Les structures judiciaires chargées de la lutte contre la corruption ne lâchent pas prise.
Valentin Țigău, 18.08.2015, 13:04
Le Parquet national anti-corruption ne cesse d’étoffer son palmarès d’une année à l’autre. Rien qu’en 2014, il rapportait plus de 1500 peines de prison, dont certaines prononcées contre des ministres, des parlementaires, des magistrats ou des officiers de police. Des affaires retentissantes, telle Microsoft, où neuf ministres ont été impliqués, Lukoil ou encore EADS, allaient prouver, pour la première fois depuis 2005, que les personnages importants avaient eux aussi à rendre des comptes quand il s’agit de la mauvaise gestion de l’argent public. Les structures judiciaires chargées de la lutte contre la corruption ne lâchent pas prise.
Ce lundi, l’ancien ministre de l’Intérieur, Gabriel Berca, l’ex-député Mihai Banu et son fils étaient renvoyés devant les juges dans une affaire de trafic d’influence. Selon les procureurs anti-corruption, par l’intermédiaire de Mihai Banu, Gabriel Berca aurait prétendu et reçu de la part d’un homme d’affaires de grosses sommes d’argent pour lui-même et pour le parti dont il était membre.
Par ailleurs, sur demande du Parquet national anti-corruption, sera réouvert le procès intenté à Mariana Rarinca. Accusée d’avoir fait chanter la patronne de la Haute Cour de cassation et de justice, Livia Stanciu, Mariana Rarinca avait été condamnée à 3 ans de prison avec sursis. Il a également été décidé que l’ancien procureur du Parquet national anti-corruption Emilian Eva reste en prison, alors que l’enquête ouverte à son encontre continue. La perception de pots-de-vin figure parmi les chefs d’accusation prononcés contre ce procureur qui avait instruit l’affaire de la privatisation illégale ayant valu 10 ans de prison ferme à l’ancien parlementaire Dan Voiculescu.
Les actions de l’Agence nationale d’administration fiscale (ANAF) sont étroitement liées à l’offensive anti-corruption. 300 citoyens sont désormais sous la loupe de cette institution qui passe au peigne fin leurs revenus et dépenses. Plus de 70% des personnes visées par ces vérifications devraient justifier des sommes dépassant 1 million de lei. Ces vérifications s’étaleront sur 6 mois maximum, respectivement 12 mois s’il faut recueillir des informations à l’étranger.
Des actions anti-corruptions se déroulent aussi à l’Inspection de police du comté de Prahova, dont le chef est accusé entre autres de blanchiment d’argent, et aux Inspections scolaires des départements de Suceava, Bihor, Prahova et Brăila, soupçonnées d’avoir opéré plusieurs centaines de transferts illégaux d’élèves d’un lycée à autre. Selon les experts, l’ouverture d’un nombre impressionnant de dossiers de corruption s’explique par la combinaison de facteurs tels la pression exercée de l’extérieur et la volonté de certains acteurs internes, surtout politiques, de pousser le pays dans la voie des réformes. (Trad.: Mariana Tudose)