Nouveaux projets de coopération roumano-moldave
La priorité absolue de Bucarest c’est la République de Moldova, déclarait début septembre le premier ministre Victor Ponta, lors de la réunion annuelle des diplomates roumains, auxquels il avait demandé de promouvoir les intérêts de l’Etat voisin comme ils le font pour leur propre pays. Auparavant, plus précisément le 27 août, quand la République de Moldova célébrait les 24 ans écoulés depuis la proclamation de son indépendance à l’égard de Moscou, le chef du cabinet de Bucarest s’était rendu en visite à Chişinău.
Bogdan Matei, 23.09.2015, 14:00
La priorité absolue de Bucarest c’est la République de Moldova, déclarait début septembre le premier ministre Victor Ponta, lors de la réunion annuelle des diplomates roumains, auxquels il avait demandé de promouvoir les intérêts de l’Etat voisin comme ils le font pour leur propre pays. Auparavant, plus précisément le 27 août, quand la République de Moldova célébrait les 24 ans écoulés depuis la proclamation de son indépendance à l’égard de Moscou, le chef du cabinet de Bucarest s’était rendu en visite à Chişinău.
L’occasion de s’entretenir avec le président moldave Nicolae Timofti et avec son homologue, Valeriu Streleţ, qu’il a assurés à nouveau du soutien de la Roumanie aux aspirations européennes de Chişinău. Mardi, à Neptun, sur la côte roumaine de la mer Noire, Victor Ponta a fait savoir l’intention de la Roumanie d’accorder à la République de Moldova un crédit remboursable de 150 millions d’euros, pour une période de cinq ans, ainsi que des financements non-remboursables pour des projets futurs. Il a précisé que l’interconnexion des réseaux nationaux d’énergie et de gaz est une démarche stratégique qu’il faut continuer, de sorte que le pays voisin puisse obtenir son indépendance énergétique. En ce sens, a-t-il souligné, il est encourageant l’intérêt des sociétés roumaines de s’investir dans les privatisations du secteur énergétique moldave.
A son tour, le premier ministre moldave Valeriu Streleţ, a espéré que la Roumanie deviendrait le principal investisseur en République de Moldova et promis des facilités pour les compagnies roumaines qui s’y impliqueraient. Sans désigner de façon explicite la Russie, le chef du gouvernement moldave a affirmé que le fait de ne pas dépendre d’un seul fournisseur, permettrait à son pays de se débarrasser du statut de prisonnier d’un système obsolète. Tandis que se déroulait la séance gouvernementale commune, plusieurs centaines de personnes rassemblées à Neptun réclamaient l’union des deux pays.
Parmi leurs revendications figuraient précisément l’interconnexion énergétique, mais aussi l’adoption d’une seule monnaie, celle roumaine, le leu, une politique étrangère et de défense commune. Les leaders des manifestants ont été reçus par le ministre roumain des affaires étrangères, Bogdan Aurescu, et celui du dialogue social, Liviu Pop. Les deux officiels ont promis de les inviter en tant que représentants de la société civile aux futures séances gouvernementales. Si auparavant les discussions des deux Cabinets avaient lieu dans une ambiance qualifiée par leurs protagonistes d’exubérante et de fraternelle, cette fois-ci le dialogue a été assombri par les problèmes politiques internes de part et d’autre.
Renvoyé lundi devant les juges pour corruption, le premier ministre roumain devra faire face la semaine prochaine à une motion de censure. Dans la capitale moldave, Chisinau, plusieurs milliers de personnes réclament chaque dimanche la démission du cabinet Streleţ, installé il y a à peine deux mois. Déclarée pro-occidentale, la coalition gouvernementale tripartite a été gravement décrédibilisée suite à la disparition mystérieuse d’un milliard de dollars du système bancaire moldave, ce qui équivaut à près de 15% du PIB du pays.
Rien d’étonnant donc à ce que les unionistes rassemblés à Neptun aient demandé aussi que les procureurs anticorruption de Roumanie franchissent la frontière moldave pour y apporter leur expérience. (trad. Mariana Tudose)