Nouveaux dossiers anti-corruption
Comparable, disent les commentateurs, seulement avec les opérations « Mani pulite » en Italie des années ‘80 à travers lesquelles les procureurs avaient assaini une bonne partie de la pourriture de la classe politique de Rome, l’offensive de la Direction Nationale Anticorruption (DNA) contre les infractions à col blanc de Roumanie en 2014 frappe sans discrimination.
Bogdan Matei, 30.10.2014, 13:02
Comparable, disent les commentateurs, seulement avec les opérations « Mani pulite » en Italie des années ‘80 à travers lesquelles les procureurs avaient assaini une bonne partie de la pourriture de la classe politique de Rome, l’offensive de la Direction Nationale Anticorruption (DNA) contre les infractions à col blanc de Roumanie en 2014 frappe sans discrimination.
Pouvoir ou Opposition, droite et gauche, actuels ou anciens ministres, parlementaires, maires, éminences grises de Bucarest et barrons de province. Dans un des dossiers les plus succulents de l’automne, la Haute Cour de Cassation et de Justice a décidé de retenir à titre préventif le frais démissionnaire vice-président de la Chambre des Députés, le social démocrate Viorel Hrebenciuc.
Un des plus longévifs et influents représentants de la gauche, celui-ci est soupçonné d’être impliqué dans la rétrocession illicite de dizaines de milliers de hectares de terrains forestiers et agricoles, aux côtés de collègues de parti, de quelques magistrats ainsi que de son propre fils. Selon la DNA, le préjudice provoqué à la Régie Nationale des Forêts ROMSILVA excède 300 millions d’euros.
L’aspect hallucinant de cette histoire est celui de son caractère trans-partis. Cas d’école pour la façon dont on vole sans préjugés ethniques ou idéologiques, le dossier des rétrocessions montre en bloc des figures de la gauche post-communiste — dont, en position de poursuivi pénalement, même le beau-père du premier ministre et du présidentiable Victor Ponta – le sénateur Ilie Sârbu, des juges d’ethnie hongroise et des figures supposées comme emblématiques de la famille royale et de l’extrême droite pro-fasciste de l’entre guerres. Parmi les bénéficiaires des rétrocessions illégales il y a le prince Paul, descendent illégitime du Roi Carol II et auquel le président Traian Bàsescu avait baptisé un enfant et le septuagénaire Paltin Sturdza , neveu de ministre des Affaires Etrangères et fils de préfet de Iasi (nord-est) pendant l’éphémère gouvernement de l’extrême droite de 1940-1041.
Longtemps accusé de n’être qu’un gadget présidentiel par l’intermédiaire duquel Bàsescu voudrait annihiler ses adversaires, DNA frappe de nouveau, cette fois le propre entourage de celui-ci. Après avoir envoyé derrière les barreaux cet été son frère cadet pour trafic d’influence , les procureurs ont retenu maintenant à titre préventif quelques alliés politiques ou financiers soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires pour des contrats sur-évalués de licences IT destinés au système d’éducation en échange de commissions illicites valant des millions d’euros.
(trad Costin Grigore)
Il s’agit de l’ancien ministre des Communications du Parti Démocrate Libéral( actuellement en opposition)- Gabriel Sandu, du maire de la ville de Piatra Neamt (nord-est) — Gheorghe Stefan, célèbre en tant que sulfureux président de club de football et des hommes d’affaires sponsors des campagnes électorales du président — Nicolae Dumitru et Dorin Cocos. Ce dernier était, jusqu’à l’année dernière, le mari de la chef du Parti du Mouvement Populaire — Elena Udrea, candidate aux présidentielles que Bàsescu affirmait vouloir le remplacer à la Présidence.