Nouveaux débats sur « La Roumanie éduquée »
En 2014, lorsqu’il obtenait son premier mandat de président de la Roumanie, Klaus Iohannis lui-même, ancien enseignant de son état, mettait en place la stratégie nationale « La Roumanie éduquée ». Lancé en débat public à peine à la fin de l’année dernière, après quatre années de son premier mandat, le document a déjà été démonté par les critiques, arguments à l’appui. La stratégie est si vague — disaient-ils — qu’elle ne produira aucune solution concrète, car les bruits, plutôt que les solutions, dépeignent en fait un environnement politique et social très tourmenté. Autrement dit, ce qui est plus grave que l’état actuel de l’enseignement, c’est l’absence de mesures claires et cohérentes pour corriger un état de choses qui perdure depuis plusieurs années.
Roxana Vasile, 06.12.2019, 13:01
En 2014, lorsqu’il obtenait son premier mandat de président de la Roumanie, Klaus Iohannis lui-même, ancien enseignant de son état, mettait en place la stratégie nationale « La Roumanie éduquée ». Lancé en débat public à peine à la fin de l’année dernière, après quatre années de son premier mandat, le document a déjà été démonté par les critiques, arguments à l’appui. La stratégie est si vague — disaient-ils — qu’elle ne produira aucune solution concrète, car les bruits, plutôt que les solutions, dépeignent en fait un environnement politique et social très tourmenté. Autrement dit, ce qui est plus grave que l’état actuel de l’enseignement, c’est l’absence de mesures claires et cohérentes pour corriger un état de choses qui perdure depuis plusieurs années.
Le plus récent exemple date de la semaine en cours, et dénote ce fait plus que préoccupant : le résultat des tests PISA, auxquels l’OCDE procède une fois tous les trois ans au niveau mondial. Rappelons que selon ces tests, les adolescents roumains de 15 ans ont obtenu les résultats les plus faibles des 9 dernières années en mathématiques, lecture et sciences ; 44% d’entre eux peuvent être assimilés à ceux que l’on désigne par le syntagme « analphabètes fonctionnels ». La réaction de l’actuelle occupante du portefeuille de l’Education et de la Recherche, la libérale Monica Anisie, a choqué par sa nonchalance : elle a affirmé que les tests PISA ne prêtent pas à préoccupation. Elle a rapidement été contredite par son chef direct, le premier ministre Ludovic Orban, mais aussi par le président Klaus Iohannis. Jeudi, dans une conférence de presse, il a noté que, bien au contraire, les contre-performances des élèves roumains doivent alimenter une réflexion sérieuse. Et de mentionner que l’éducation a besoin d’une réforme profonde, c’est pourquoi il a lancé le projet « La Roumanie éduquée ». Le projet continue d’être en phase de débats, a-t-il expliqué. Dès que cette étape sera terminée, les conclusions seront présentées aux partis politiques dont le soutien politique sera indispensable pour que les mesures qui seront esquissées soient mises en œuvre. Une condamnation à la volée ou une petite information sur Facebook, comme certains ont tenté de le faire, n’aide personne, a remarqué Klaus Iohannis dans une réplique voilée y compris au message posté sur ce réseau par l’ancien premier ministre et commissaire européen Dacian Cioloş. Selon ce dernier, le président devrait lancer un nouveau pacte national pour l’Education, censé prévoir, outre le pourcentage du PIB alloué, obligatoire, aussi un accord entre tous les partis politiques pour maintenir le même ministre pendant au moins cinq ans, nonobstant la fréquence de succession des gouvernements et leur couleur politique. Oui, ces aspects devraient nous donner matière à réflexion, pas de manière électoraliste, mais de façon à ce que le système soit profondément réformé, a répondu Klaus Iohannis. Seulement, voilà, après les élections européennes et la présidentielle de 2019, les élections municipales et législatives sont prévues en 2020.
(Trad. : Ligia)