Nouveaux appels et restrictions
Leyla Cheamil, 06.04.2020, 13:07
Quatre
mois après l’apparition du nouveau coronavirus dans la ville chinoise de Wuhan,
le bilan des contaminations et des décès est de plus en plus inquiétant dans le
monde, l’Europe et les Etats-Unis en étant les régions les plus touchées. En
Roumanie, les experts s’attendent à ce que le pic de la pandémie se produise dans
la seconde moitié du mois en cours. Les autorités de Bucarest ont pris des
mesures pour limiter la propagation du coronavirus, mais les cas de
contamination se multiplient avec chaque jour qui passe.
Dans le sud-est du
pays, Ţăndărei est devenue la
deuxième ville roumaine, après Suceava, dans le nord-est, à être placée en
quarantaine totale, puisqu’elle est aussi le foyer d’infection dans le
département de Ialomiţa. La décision, inscrite dans une ordonnance militaire, a
été prise à la demande formulée par le pouvoir local, confronté au retour, de l’étranger,
de plusieurs centaines d’habitants qui n’ont pas respecté les restrictions de
confinement, indifférents aux amendes collées par les forces de l’ordre. Des
barrages tenus par des policiers et des militaires ont été installés aux
entrées de la ville, seuls le transport de marchandises et les cas spéciaux
étant permis, a expliqué le ministre de l’intérieur, Marcel Vela: « Nous allons autoriser l’entrée et la
sortie du transport de marchandises, pour l’approvisionnement de la population
et pour les activités économiques, ou bien, pour certains secteurs tels l’ordre
public, la sécurité nationale, le secteur sanitaire et bien-sûr les services
communaux. Le personnel du ministère de l’intérieur, en collaboration avec les
personnels du ministère de la défense, est en charge de la vérification, du
contrôle et de l’autorisation de l’accès. », a précisé le ministre.
Depuis le début de la semaine dernière, la ville
de Suceava (nord-est) et huit communes limitrophes sont mises en quarantaine,
suite à la multiplication inquiétante des cas d’infection au nouveau
coronavirus. Plus encore, la direction de l’Hôpital départemental de Suceava
est assurée par une équipe de médecins militaires, car l’établissement était
devenu un foyer d’infection. Samedi, un hôpital a été fermé entièrement et un
autre, partiellement dans deux autres villes du département de Suceava. Par
ailleurs, le ministre de l’intérieur, Marcel Vela, a exhorté les Roumains de la
diaspora à ne pas rentrer pour passer les fêtes pascales dans leurs communes d’origine,
afin de protéger les autres membres de leurs familles. « J’appelle tous nos compatriotes de la diaspora à comprendre que,
y compris pour leur propre bien, c’est mieux comme ça. Car ils feraient un long
voyage, pendant lequel ils entreraient en contact avec des citoyens d’autres
pays, des pays voisins, dans une station-essence par exemple, où ils pourraient
entrer en contact avec des gens infectés par ce virus. Si une telle situation
malheureuse arrive, ils infecteront, à leur tour, des personnes qui leur sont
chères. », a-t-il expliqué
Le premier ministre Ludovic Orban a d’ailleurs averti
que ceux qui rentreraient, néanmoins, en Roumanie, seraient mis en quarantaine
institutionnalisée pour 14 jours, compte tenu du fait que le nombre des pays à
enregistrer plus de 10.000 cas de contamination au nouveau coronavirus a
augmenté et que la zone rouge s’est agrandie. Dimanche soir est entrée en
vigueur la suspension, pour 14 jours, de tous les vols commerciaux vers et
depuis neuf autres pays entrés en zone rouge : l’Autriche, la Belgique, la
Suisse, les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Irlande, les Pays-Bas, la Turquie et
l’Iran. Les liaisons aériennes avec l’Espagne, l’Italie, la France et l’Allemagne
avaient déjà été suspendues. Toutefois, les vols charter sont autorisés pour
transporter les travailleurs saisonniers de Roumanie vers d’autres pays. De
même, la suspension du transport routier international de passagers est
prolongée, mais des facilités sont introduites pour les transporteurs
internationaux de marchandises.
Enfin, vu que de
nombreuses personnes ne respectent toujours pas les restrictions imposées afin
de limiter la propagation du coronavirus et ne comprennent pas la gravité de la
situation, les autorités de Bucarest ont décidé de durcir les sanctions des
infractions commises au cours de la période de l’état d’urgence. Plus
précisément, le gouvernement a modifié plusieurs actes normatifs pour que les
sanctions soient plus rapides et plus sévères. (Trad. : Ileana Ţăroi,
Valentina Beleavski)