Nouveau minimum historique de la monnaie nationale roumaine
Malgré la croissance économique importante, la monnaie nationale roumaine, le leu, ne cesse de s’affaiblir face à l’euro. Cela fit une semaine que leu enregistre chaque jour un nouveau minimum historique. La Banque centrale de Roumanie a annoncé un taux de change supérieur à 4, 60 lei, ce qui veut dire que le leu en est à son plus bas depuis cinq ans et trois mois. Le 3 août 2012, la Banque nationale faisait état d’un taux de change de 4,6481 pour un euro. Tout le monde se demande quelles sont les raisons de cette dévaluation du leu.
Leyla Cheamil, 14.11.2017, 14:22
Voici les explications de Dan Suciu, porte-parole de la Banque centrale de Roumanie : « Il est notoire qu’en fin de compte le leu reflète les éléments sur lesquels repose une économie. La masse critique qui s’est créée a engendré un léger changement de perception sur l’économie et donc sur le leu aussi. Un des chiffres le confirmant est celui qui exprime le déficit commercial, le déficit du compte courant, autrement dit la différence entre importations et exportations».
Adrian Vasilescu, consultant en stratégie de la Banque centrale de Roumanie a récemment parlé des éléments qui influencent le marché des changes. Le volume des importations augmente plus vite que celui des exportations. Les importations ont dépassé les exportations de près de 8 milliards d’euros et la tendance se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, lorsque cette différence devrait se chiffrer à 12 milliards d’euros, a précisé Adrian Vasilescu. Et lui d’ajouter que cet écart, ce sera au taux de change de le couvrir. La Banque nationale évoquait la pression sur le marché des devises. Eh bien, la source de cette pression est à chercher justement dans cette différence.
Serait-il possible que la dévaluation du leu continue? Voici la réponse de Dan Suciu, porte-parole de la Banque centrale de Roumanie: « On ne le sait pas pour l’instant. Pourtant, en regardant en arrière, on constate que la dégringolade de notre monnaie nationale a commencé bien avant celle des autres monnaies de la région auxquelles nous nous comparons. Il est bon de tenir compte de cette comparaison lorsque se définissent les différentes tendances régionales. Or le leu s’inscrit, lui, dans une tendance régionale. Notre monnaie nationale subit depuis quelque temps un processus de dévaluation, mais on ne saurait dire combien celle-ci va durer. Il n’est pas moins vrai cependant – et nous avons tous fait ce constat – que le leu est en train de s’asseoir sur un autre pallier quand il s’agit de son rapport à l’euro. Nous nous étions habitués à un taux de change de 4,4 ou 4,5. Tout ce que l’on peut affirmer pour l’heure c’est que l’on est en quête d’un nouveau pallier. Reste à voir s’il se situera autour de 4, 6 ou à un autre niveau ».
La dépréciation du leu face à l’euro se reflète aussi dans la hausse des taux d’intérêt et de certains prix. Selon la Banque nationale de Roumanie, d’ici la fin de l’année, le taux d’inflation dépassera les estimations initiales, devant se situer à 2,7%. (Trad. Mariana Tudose)