Nouveau minimum historique de la monnaie nationale roumaine
La monnaie nationale a fini la semaine précédente à un minimum historique par rapport à l’euro. La dépréciation est constante depuis quelques jours, le dernier taux de change affiché vendredi dernier par la Banque centrale étant de 4.6975 lei / 1 euro. Dans ce contexte, le président de la Commission économique du Sénat, Daniel Zamfir, a demandé à la Banque nationale roumaine de modifier le règlement et la modalité de calcul de l’indice ROBOR, qui constitue la base pour les crédits à la consommation en lei. Il a également demandé des explications officielles au gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu, et au président du Conseil de la concurrence, Bogdan Chiriţoiu.
Mihai Pelin, 21.01.2019, 13:32
La monnaie nationale a fini la semaine précédente à un minimum historique par rapport à l’euro. La dépréciation est constante depuis quelques jours, le dernier taux de change affiché vendredi dernier par la Banque centrale étant de 4.6975 lei / 1 euro. Dans ce contexte, le président de la Commission économique du Sénat, Daniel Zamfir, a demandé à la Banque nationale roumaine de modifier le règlement et la modalité de calcul de l’indice ROBOR, qui constitue la base pour les crédits à la consommation en lei. Il a également demandé des explications officielles au gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu, et au président du Conseil de la concurrence, Bogdan Chiriţoiu.
Aux dires de Daniel Zamfir, sénateur de l’Alliance des libéraux et des démocrates, en coalition gouvernementale avec le parti social-démocrate, une enquête mise sous le tapis par le Conseil de la concurrence montre que l’indice ROBOR a été volontairement truqué, avec l’implication directe de la Banque centrale roumaine et donc, il ne reflète par le résultat d’un marché libre. Daniel Zamfir : « Les banques agissent de concert pour augmenter l’indice ROBOR et couvrir leurs pertes, en spéculant sur les devises. Comment ? C’est simple, à force d’augmenter le ROBOR, le taux payé par les débiteurs augmente à son tour. Voilà comment ROBOR arrive à couvrir les pertes cumulées. C’est simple. »
Selon le sénateur, ces critiques reposent sur des informations issues du marché financier, ainsi que sur un rapport du Conseil de la concurrence conclu il y a six ans, mais qui n’a jamais été rendu public. Par la suite, les représentants du Conseil de la concurrence ont affirmé n’avait trouvé aucune preuve quant à une possible entente entre les banques et l’enquête a été finalisée en 2013. Face aux accusations du sénateur de l’Alliance des libéraux et des démocrates, le porte-parole de la Banque centrale, Dan Suciu, a réagi. Selon lui, le mécanisme de fonctionnement du marché de ROBOR est extrêmement transparent et la Banque le transmet constamment. Dan Suciu : « La Banque centrale se donne pour principal objectif la stabilisation des prix, et du coup, de l’inflation. Son principal instrument de réaction est le taux d’intérêt de la politique monétaire. C’est lui qui dicte les futures fluctuations en fonction desquelles l’indice ROBOR varie sur le marché. C’est ainsi que fonctionne le marché partout, dans le monde entier. »
Aux dires des représentants de la Banque locale roumaine, la dépréciation de la monnaie nationale de ces derniers jours ne devrait pas susciter d’inquiétudes. Le consultant en stratégie de la Banque nationale, Adrian Vasilescu, a déclaré en début d’année, que la dépréciation du leu était de seulement 0.6 points de pourcentages. Or, pour que la Banque intervienne, il faudrait que la dépréciation dépasse les 4-5 points de pourcentage. Les analystes économiques estiment qu’un taux de change plus proche des réalités de l’économie roumaine se situerait à 4.75 lei pour un euro. Selon eux, la dépréciation de la monnaie roumaine va continuer dans la période suivante.
(Trad. Elena Diaconu)