Négociations et auditions
L’équipe
exécutive virtuelle du premier ministre roumain désigné, Florin Cîţu, doit
passer, ces jours-ci, par le rituel des auditions aux commissions
parlementaires spécialisées, qui précèdent le vote d’investiture. En fait, c’est
la troisième fois que ce face à face a lieu en l’espace de seulement quelques
mois, puisque les candidats aux postes ministériels sont les mêmes à avoir
composé le gouvernement mené par le patron des libéraux roumains, Ludovic Orban,
qui remplaçait, en novembre dernier, l’Exécutif de la sociale-démocrate Viorica
Dăncilă et qui était démis par motion de censure en février dernier. Les mêmes
candidats actuels, dirigés toujours par Ludovic Orban, rataient une nouvelle
investiture suite à la décision d’inconstitutionnalité émise par la Cour
constitutionnelle. Une modification existe néanmoins dans cette formule d’équipe
gouvernementale – Lucian Heiuş devrait assumer le portefeuille des finances
publiques, un poste devenu vacant après la désignation de Florin Cîţu en tant
que premier ministre hypothétique.
Bogdan Matei, 03.03.2020, 12:48
L’équipe
exécutive virtuelle du premier ministre roumain désigné, Florin Cîţu, doit
passer, ces jours-ci, par le rituel des auditions aux commissions
parlementaires spécialisées, qui précèdent le vote d’investiture. En fait, c’est
la troisième fois que ce face à face a lieu en l’espace de seulement quelques
mois, puisque les candidats aux postes ministériels sont les mêmes à avoir
composé le gouvernement mené par le patron des libéraux roumains, Ludovic Orban,
qui remplaçait, en novembre dernier, l’Exécutif de la sociale-démocrate Viorica
Dăncilă et qui était démis par motion de censure en février dernier. Les mêmes
candidats actuels, dirigés toujours par Ludovic Orban, rataient une nouvelle
investiture suite à la décision d’inconstitutionnalité émise par la Cour
constitutionnelle. Une modification existe néanmoins dans cette formule d’équipe
gouvernementale – Lucian Heiuş devrait assumer le portefeuille des finances
publiques, un poste devenu vacant après la désignation de Florin Cîţu en tant
que premier ministre hypothétique.
Parallèlement aux auditions, les libéraux
affirment négocier avec les autres
partis politiques, à l’exception du tandem gouvernemental de gauche formé du Parti
social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates (PSD-ALDE),
afin de rassembler une majorité parlementaire. Les élus du parti national
libéral (PNL) ne représentent qu’environ 20% du total, la gauche continuant à
dominer en nombre le Législatif de
Bucarest. Cela veut dire que, pour obtenir l’investiture, le gouvernement Florin
Cîţu a besoin de ramasser des votes de sénateurs et députés de toutes les
familles politiques. Or, à l’issue des discussions de ce lundi, Dan Barna, le
chef de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), troisième force parlementaire, avouait
que l’on ne lui avait rien demandé à l’égard du vote d’investiture du nouveau
Cabinet, la réunion avec M. Cîţu ayant eu un caractère purement technique. A
son tour, le leader de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), Kelemen
Hunor, déclare qu’aucune décision n’a été prise pour l’instant au sujet du
soutien au nouveau gouvernement libéral. Les élus du parti Pro România, des
dissidents sociaux-démocrates menés par l’ancien premier ministre Victor Ponta,
ont fait savoir qu’ils voteraient contre l’Exécutif proposé. Enfin, les
libéraux semblent ignorer complètement la position du PSD et de l’ALDE. Leur
manque d’appétit pour les négociations alimentent les spéculations des
commentateurs qui y voient une nouvelle tentative du PNL, favori des sondages
sur les intentions de vote, de forcer la convocation d’élections législatives
anticipées. Pour ce faire, il faudrait que le Parlement rejette deux
gouvernements en l’espace de 60 jours, ce qui permettrait de le dissoudre.
Partisan de ce scénario et patron politique des libéraux, le chef de l’Etat,
Klaus Iohannis, reconnaissait que les chances de convoquer un scrutin anticipé
avaient chuté à moins de 50% après l’invalidation, par les juges
constitutionnels, de la candidature de Ludovic Orban au poste de premier
ministre. Selon les experts, le 21 juin est la date limite pour organiser un
tel scrutin, car au-delà de cette date, le Législatif actuel entamera les six
derniers mois de son mandat et ne pourra plus être dissout. Au cours des trois
décennies de démocratie post-communiste, des élections législatives anticipées
n’ont jamais été convoquées, quel que fût le degré d’instabilité présent sur la
scène politique de Bucarest. (Trad. : Ileana Ţăroi)