Mouvements politiques en perspective d’une année électorale
2016 marque le retour des élections avec des locales en été et des législatives en fin d’automne. Véritable talon d’Achille de l’actuelle loi en vigueur, le scrutin local se déroulera en un seul tour. Du coup, le gagnant sera celui qui ramassera le plus de suffrages quel que soit le pourcentage obtenu ou le taux de participation aux urnes. Or, dans un contexte de méfiance accrue de la population envers le système politique qui entraînera certainement, selon les analystes, un fort absentéisme aux urnes, il y aura des candidats qui pourront gagner malgré un très faible résultat.
Bogdan Matei, 20.01.2016, 14:15
2016 marque le retour des élections avec des locales en été et des législatives en fin d’automne. Véritable talon d’Achille de l’actuelle loi en vigueur, le scrutin local se déroulera en un seul tour. Du coup, le gagnant sera celui qui ramassera le plus de suffrages quel que soit le pourcentage obtenu ou le taux de participation aux urnes. Or, dans un contexte de méfiance accrue de la population envers le système politique qui entraînera certainement, selon les analystes, un fort absentéisme aux urnes, il y aura des candidats qui pourront gagner malgré un très faible résultat.
Loin d’être la meilleure solution dans le cas d’une administration locale décimée suite aux descentes des procureurs anti-corruption, le scrutin en un seul tour provoque des inquiétudes au sein de l’opposition. Rappelons que dernièrement, de nombreux édiles locaux des localités les plus importantes du pays – Bucarest, Constanta ou Piatra Neamt et jusqu’aux communes les plus insignifiantes, ont été accusés de perception de pots-de-vin, abus de fonction et trafic d’influence et jetés en prison.
Un retour au système des élections en deux tours, mis en place en 1992, lors des premières élections locales de la Roumanie post-communiste, figure en tête des revendications que la société civile a exprimées lors des protestations de l’automne dernier débouchant sur la chute du gouvernement tripartite de Victor Ponta.
Dans un premier temps, la revendication a également figuré à l’agenda du premier projet gouvernemental du premier ministre désigné, Dacian Ciolos. Mais, elle a été retirée par la suite afin de respecter la norme de la Cour Constitutionnelle aux termes de laquelle les lois électorales ne peuvent subir aucune modification une année avant le scrutin. Il n’est par normal, lance le chef du cabinet de Bucarest, qu’un gouvernement technocrate modifie par décret d’urgence une loi adoptée par le Parlement. Dacian Ciolos : « Le gouvernement que je dirige se veut politiquement indépendant et il serait contrairement aux lois de la démocratie s’il approuvait une ordonnance d’urgence juste pour changer la loi ».
Face à une telle réponse, les libéraux se sont montrés très déçus. La co-présidente du PNL, Alina Gorghiu affirme qu’à son avis, le chef du gouvernement, Dacian Ciolos n’a pas voulu se voir accusé de parti pris, après que les libéraux eurent constamment soutenu les politiques promues par l’actuel cabinet agréé par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Alina Gorghiu : « Je m’attendais à ce que le premier ministre roumain et son gouvernement assument une modification législative censée assurer la représentativité des futurs élus locaux. En plus, n’oublions pas que l’organisation des élections locales en deux tours occupait une place privilégiée dans le projet du programme de gouvernance ».
En réplique, par la voix du député Florin Iordache, les sociaux-démocrates se sont félicités qu’il n’y ait pas de changement à la loi électorale, ce qui permettrait aux PSD d’entrer dans la course comme favori. Le parti recense le nombre le plus important de maires actuellement en place, surtout dans les petites villes et communes. Or, le vote en un seul tour leur donnera toutes les chances de garder les rênes du pouvoir. (trad.: Ioana Stancescu)