Moutons contre chasse
La nouvelle législation relative à la chasse et à la protection du gibier a provoqué l’ire de milliers d’éleveurs d’animaux, qui ont protesté mardi devant le Parlement de Bucarest. La loi leur interdit le droit de pacage durant l’hiver même sur leurs propriétés et limite le nombre de chiens de berger qu’ils peuvent posséder. Les protestataires, dont beaucoup d’entre eux habillés de vêtements traditionnels en peau de mouton, sont arrivés à Bucarest de tous les coins du pays.
Mihai Pelin, 16.12.2015, 13:41
La nouvelle législation relative à la chasse et à la protection du gibier a provoqué l’ire de milliers d’éleveurs d’animaux, qui ont protesté mardi devant le Parlement de Bucarest. La loi leur interdit le droit de pacage durant l’hiver même sur leurs propriétés et limite le nombre de chiens de berger qu’ils peuvent posséder. Les protestataires, dont beaucoup d’entre eux habillés de vêtements traditionnels en peau de mouton, sont arrivés à Bucarest de tous les coins du pays.
Leur manif a été pacifique au début, mais des échauffourées sont vite apparues entre bergers et gendarmes. Les premiers ont réussi à pénétrer dans la cour du Palais du Parlement, malgré l’intervention des forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Les bergers tentaient d’arriver dans le Palais du Parlement pour transmettre leur mécontentement aux élus nationaux: « Il faut suspendre les deux ou trois articles qui limitent notre droit à la propriété, qui limitent le nombre de chiens. Le fait qu’ils essayent de nous assigner à résidence du 4 décembre au 24 avril est à mon sens une aberration et un abus de la part des parlementaires responsables de cette loi », a martelé un protestataire. Un groupe de représentants des bergers a été finalement reçu à des négociations à la Commission d’agriculture de la Chambre des Députés.
De l’avis du président du Sénat, Calin Popescu Tariceanu, la solution la mieux adaptée serait de modifier la loi par un décret d’urgence, émis par le gouvernement. Le chef de la Commission d’agriculture, Nini Sapunaru, soutient lui aussi cette idée : « Si deux ou trois articles de cette loi dérangent certains, on peut les modifier tout de suite, rapidement. Le reste des articles, on peut les rediscuter dans les commissions. N’oublions pas que cette loi a été renvoyée au Parlement à deux reprises. Elle est restée au Parlement pendant une année avant de sortir sous cette forme. C’est une erreur », a expliqué Nini Sapunaru.
Aux termes de cette loi controversée, dans des régions de plaine, les bergers peuvent posséder uniquement un seul chien, dans les régions de colline le nombre permis est de deux chiens alors qu’en montagne les bergers peuvent utiliser jusqu’à trois chiens tout au plus. Ceux qui transgressent ces règles risquent des amendes assez élevées.
Qui plus est, afin de protéger le gibier, la loi interdit le pacage de décembre à avril, ce qui de l’avis des bergers leur provoquerait des manques à gagner considérables. Ils sont révoltés et affirment qu’ils ne peuvent pas garder des centaines de moutons avec deux ou trois chiens seulement. Par ailleurs, les chasseurs se plaignent que les chiens de berger tuent des lapins et des chevreuils de petite taille.
Finalement, c’est au gouvernement de trouver une solution aux mécontentements des bergers relatifs à la Loi de la chasse. Elle fut initiée en 2013 par un groupe de sénateurs et députés qui visaient à modifier une loi de 2006. Un des arguments des initiateurs a été le mécontentement des chasseurs confrontés aux chiens de bergerie. (trad.: Alex Diaconescu)