Ministres enquêtés
Une année et demie après avoir accédé au pouvoir en Roumanie, l’alliance de centre-gauche, l’Union sociale libérale constate que nombre de ses ministres ont maille à partir avec la justice roumaine. La liste des irrégularités constatées commence le plus souvent par l’état d’incompatibilité et l’incapacité de justifier les fortunes et s’achève sur des peines de prison ferme. Parmi les responsables faisant l’objet d’enquêtes figurent depuis peu de temps le libéral Varujan Vosganian, déjà ancien ministre de l’Economie, et le social-démocrate Liviu Dragnea, qui a préféré garder ses fonctions de vice premier-ministre.
Florentin Căpitănescu, 08.10.2013, 13:05
Une année et demie après avoir accédé au pouvoir en Roumanie, l’alliance de centre-gauche, l’Union sociale libérale constate que nombre de ses ministres ont maille à partir avec la justice roumaine. La liste des irrégularités constatées commence le plus souvent par l’état d’incompatibilité et l’incapacité de justifier les fortunes et s’achève sur des peines de prison ferme. Parmi les responsables faisant l’objet d’enquêtes figurent depuis peu de temps le libéral Varujan Vosganian, déjà ancien ministre de l’Economie, et le social-démocrate Liviu Dragnea, qui a préféré garder ses fonctions de vice premier-ministre.
M Vosganian a présenté ce lundi sa démission sur la toile de fond de son implication dans un dossier dans lequel il est soupçonné de complot et de sape de l’économie nationale. En effet, les procureurs accusent Varujan Vosganian davoir autorisé une vente de gaz naturel à un producteur roumain dengrais chimiques, Interagro, à des prix préférentiels, alors que ce groupe avait accumulé des dettes importantes envers la compagnie publique Romgaz pour le gaz déjà fourni. Ces faits remontent au précédent mandat de Varujan Vosganian à la tête du ministère, à savoir à l’année 2008. L’homme, sest défendu, assurant quil sagissait de décisions politiques et il a accusé les procureurs de passer outre leurs compétences.
Sa démission est un fait notable, vu qu’elle est un geste assez inhabituel sur la scène politique roumaine. Le plus souvent, les ministres qui ont des démêlées avec la justice ne démissionnent pas au début de l’enquête, mais seulement après avoir reçu un verdict. Par ailleurs, ce geste d’honneur a été éclipsé par la décision du Sénat qui, par le biais d’une large majorité, a refusé dautoriser le lancement de poursuites contre lui. Bref, l’éternelle solidarité qu’affichent les élus nationaux face à un de leurs confrères fonctionne toujours et cela malgré les accusations portées à son encontre ou les preuves présentées par les procureurs.
Véritable main droite du premier ministre Victor Ponta – non seulement au sein du PSD mais aussi à l’intérieur du cabinet de Bucarest – le vice-premier ministre Liviu Dragnea est, pour sa part, soupçonné d’avoir fraudé le référendum sur la destitution du chef de l’Etat, Traian Basescu, tenu l’année dernière. Les procureurs du Parquet anti-corruption évoquent des faits tels le vote multiple, le tourisme électoral et la falsification des signatures, commis pour que le référendum soit validé. Rappelons-le, le résultat de la consultation populaire a été jugé invalide, en raison du manque de quorum. Pour sa part, Liviu Dragnea rejette ces accusations et met sur le tapis le caractère politique du dossier, des propos déjà habituels à Bucarest. (trad. : Alex Diaconescu)