Mesures visant la gestion des populations d’ours
Les députés roumains ont modifié la législation sur la chasse aux ours
Bogdan Matei, 16.07.2024, 12:54
Lundi dernier les députés roumains se sont réunis en session extraordinaire pour approuver les nouveaux quotas de chasse à l’ours. Cette décision fait suite à la mort d’une jeune randonneuse de 19 ans, attaquée par un ours sur un circuit très populaire au sud de la ville de Brasov. Adopté depuis l’année dernière par le Sénat, le projet de loi initié par l’Union Démocrate des Magyares de Roumanie (ancien partenaire du Parti Social Démocrate et du Parti National Libéral, au sein de la coalition au pouvoir), autorise l’abattage de plus de 400 ours en 2024 et 2025. Il vise surtout les exemplaires au comportement agressif, qui risquent d’attaquer les personnes et les animaux de la ferme. Les zones où les ours font le plus de dégâts sont les départements de Harghita, Covasna, Braşov et Mureş, tous situés au centre du pays. Par exemple, à Harghita, depuis le début de l’année, les gendarmes sont intervenus à 231 reprises pour chasser des ours. Selon l’ancien ministre du ressort, le sénateur de l’Union Démocrates des Magyares de Roumanie Tánczos Barna, initiateur du projet, l’approche est basée sur une étude scientifique commandée par le ministère de l’Environnement visant à estimer les populations d’ours bruns de Roumanie.
Tánczos Barna : « Toutes les études, y compris celles réalisées par les ONG, montrent le surpeuplement des ours bruns en Roumanie. Chez nous, les populations d’ours ne sont pas en danger, tout au contraire, une intervention à titre préventif s’avère nécessaire, comme c’est le cas partout dans l’Union européenne, dans les pays qui recensent d’importantes populations d’ours bruns. »
Le projet a été voté par les représentants du Parti National Libéral, du Parti Social Démocrate et l’Alliance pour l’Union des Roumains (opposition nationaliste).
Opposition de l’Union Sauvez la Roumanie
Egalement en opposition, les députés de l’Union Sauvez la Roumanie se sont abstenus du vote, après le rejet de plusieurs amendements qu’ils avaient présentés.
Diana Buzoianu, Union Sauvez la Roumanie : « A l’heure où l’on parle et au terme du premier amendement rejeté, si nous ne voulons pas chasser, mais juste résoudre le problème, nous devrions laisser les experts à calculer le quota de prélèvement d’ours. Le problème ne se résout pas en faisant la chasse aux trophées. »
Parallèlement, le directeur général de l’Autorité forestière nationale, Marius Dan Sîiulescu, a ordonné un contrôle intensifié des populations d’ours sur les domaines de chasse gérés par la compagnie Romsilva, notamment sur les routes touristiques.
Les chasseurs affirment quant à eux, que tant que la Roumanie ne procède pas à la diminution de ses populations d’ours bruns, leurs interactions avec les humains continueront d’être nombreuses. Selon les experts, de telles tragédies ne se passent pas en haute altitude, car les ours âgés, moins nombreux, se comportent naturellement et fuient les humains. Les problèmes les plus importants viennent des ours plus jeunes, nés dans des régions cultivées, qui n’ont pas peur de l’homme.