Mesures fiscales et budgétaires en fin d’année
Les mesures fiscales et budgétaires adoptées par le gouvernement roumain sont contestées par les syndicats et les fédérations patronales
Leyla Cheamil, 31.12.2024, 13:36
Lors de la dernière réunion de cette année, le gouvernement de Bucarest a adopté un décret d’urgence pour fixer la nouvelle construction budgétaire pour 2025. Le document a été fortement contesté.
Il vise à réduire les dépenses publiques et le gaspillage budgétaire de 1 % du produit intérieur brut, ce qui représente environ 19 milliards de lei. Un autre objectif est d’augmenter les recettes budgétaires à l’aide des réformes structurelles incluses dans le Plan National de Relance et de Résilience.
Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a mentionné que la Commission européenne a prolongé de quatre à sept ans la période accordée à la Roumanie pour que le pays diminue son déficit budgétaire. Dans un premier temps, le pays est censé diminuer son déficit à 7% dans le courant de 2025.
Monsieur Ciolacu a déclaré que, sur toile de fond d’une année 2025 difficile du point de vue économique, des mesures étaient nécessaires pour protéger la Roumanie « d’éventuels risques financiers majeurs ». Parmi les mesures prévues figurent le gel des pensions de retraite et des salaires dans le secteur public, ainsi que des allocations familiales destinées aux enfants. Le document prévoit également une réduction de 25 % des subventions allouées aux partis politiques. Qui plus est, en 2025, le gouvernement a décidé le gel de l’embauche dans le secteur public et la fusion ou la suppression de plusieurs agences et institutions d’Etat. Selon le ministre des Finances, Tánczos Barna, le décret prévoit également que les salariés des secteurs de la construction, de l’agriculture et des TIC paient des impôts sur leur salaire. Le document adopté par le gouvernement augmente l’impôt sur les dividendes de 8 % à 10 % et introduit un nouvel impôt sur les constructions spéciales. Cet impôt ne serait pas collecté dans les premiers 90 jours de 2025, au cours desquels les règles d’application seraient établies. Qui plus est, le ministre des Finances aurait des consultations au sujet de cet impôt avec les grandes entreprises qui investissent en Roumanie.
Des mécontentements
Plusieurs organisations syndicales et patronales ont exprimé leur mécontentement face aux mesures fiscales et budgétaires adoptées par l’Exécutif. Les syndicats de l’éducation, de l’administration publique et de l’assistance sociale, ainsi que la Fédération des patronats du domaine de l’énergie ont critiqué le manque de dialogue social et la précipitation avec laquelle l’ordonnance a été promulguée. Les syndicats de l’éducation s’opposent au gel des salaires, tandis que les employeurs de l’industrie agroalimentaire désapprouvent la suppression des avantages fiscaux pour les salariés du secteur. Les représentants des PME dénoncent quant à eux la réduction du seuil d’imposition et l’augmentation de l’impôt sur les dividendes. De leur côté, les étudiants sont mécontents de se voir supprimer certaines facilités sur les transports ferroviaires. Les policiers du pénitentiaire ont protesté dans la rue contre les nouvelles mesures qui, disent-ils, leur feront perdre jusqu’à 30 % de leur salaire.